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En quoi criminaliser des comportements humains (en l’occurrence des péchés publics) ne respecterait pas la dignité des personnes ?

En quoi criminaliser des comportements humains (en l’occurrence des péchés publics) ne respecterait pas la dignité des personnes ?

De Rémi Fontaine sur L’Homme Nouveau :

Dans l’Église contemporaine on manifeste de plus en plus de répugnance à la désignation comme criminels de comportements gravement peccamineux, au nom de la dignité ontologique de la personne humaine. Une confusion qui découle du glissement de sens de la liberté religieuse.

Une réaction de l’archevêque de Poitiers, Mgr Wintzer, à propos de Fiducia supplicans, résume bien le « changement de paradigme » que revendique une part de l’Église depuis Vatican II avec Dignitatis humanae sur la liberté religieuse. Changement de paradigme qu’on projette maintenant vers la liberté morale avec Fiducia supplicans validant notamment une certaine bénédiction des unions homosexuelles :

« Dans bien des pays aujourd’hui, l’homosexualité est criminalisée. Et je crois que le texte du pape est une manière de rappeler que criminaliser des comportements humains ne respecte pas la dignité des personnes. C’est un texte qui a aussi une valeur politique, un message adressé à des pays où des gens se trouvent persécutés […] du fait de leur orientation sexuelle. » (France 3 Poitou Charentes, 5 janvier 2024).

La question se pose : en quoi criminaliser des comportements humains (en l’occurrence des péchés publics commis au for externe) ne respecterait pas la dignité des personnes ?

Ce n’est pas parce que l’inceste, la pédophilie et le viol sont par exemple toujours criminalisés que leurs auteurs seraient moins respectés dans leur dignité ontologique par les autorités civiles et religieuses que s’ils étaient décriminalisés. Et ce n’est pas parce que l’adultère, l’avortement, l’homosexualité sont aujourd’hui décriminalisés en de nombreux pays que leurs pratiquants seraient plus respectés qu’auparavant dans cette dignité radicale par les mêmes autorités.

S’il faut distinguer entre délits ou crimes et péchés publics, on ne peut exclure leur réunion possible. Et ce n’est nécessairement pas un crime de lèse-dignité humaine que de sanctionner ou criminaliser certains comportements peccamineux ! À moins de nier le caractère peccamineux de ces comportements. Ou de rejeter le caractère non seulement curatif (médicinal) mais aussi expiatoire (vindicatif) de la sanction, capable justement de rendre et respecter sa dignité à la personne qui ne s’est pas conduite conformément à ce qu’on attendait d’elle (« Il faut que le châtiment soit un honneur », disait Simone Weil qui en faisait un droit de l’âme humaine).

Il ne faudrait pas confondre la dignité ontologique (inamissible) de la personne humaine du fait de sa nature libre avec sa dignité morale ou opérative, qui consiste dans le comportement raisonnable et honnête de son sujet par des actes adéquats.

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