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Cathophobie / Valeurs chrétiennes : Education

Encore un établissement catholique dans la ligne de mire des laïcistes

Encore un établissement catholique dans la ligne de mire des laïcistes

Après l’Immaculée Conception à Pau, au tour du Caousou à Toulouse ? Mediacités signe un article à charge, s’étonnant de la volonté du directeur de se conformer à l’identité catholique de l’établissement :

Au Caousou, établissement privé toulousain d’enseignement catholique bien réputé pour son classement dans le palmarès des lycées, la liberté pédagogique est respectée… à condition qu’elle ne contrevienne pas à la morale chrétienne. Et pour préserver cette dernière, la direction va plus loin que d’autres établissements affichant tout autant leurs valeurs religieuses. Les récents démêlés d’un enseignant avec sa hiérarchie en sont la parfaite illustration.

Professeur agrégé d’histoire, Chafik Benchekroun enseigne depuis huit ans dans cet établissement catholique privé sous contrat, niché au cœur de la Côte pavée. En novembre 2022, il souhaite faire intervenir dans une classe de cinquième l’association SOS homophobie dans le cadre d’un cours sur les discriminations, au programme de l’enseignement moral et civique (EMC).

Comme le prévoit la procédure, il contacte alors Sébastien Goulut, son chef d’établissement pour lui demander son autorisation. Dans un échange de courriels, que Mediacités a pu consulter, ce dernier coupe court aux envies du professeur. « Il est nécessaire d’aborder ce sujet délicat de l’homophobie en l’insérant dans un projet plus global avec l’ensemble des discriminations, handicap, racisme, antisémitisme, sexisme, inégalités sociales », écrit Sébastien Goulut, avant de se dire « réservé » concernant l’Association SOS Homophobie, du fait de « leur côté militant qui pourrait heurter des élèves de cinquième ». Refroidi par cette réponse, Chafik Benchekroun annule son projet. Pour rappel, l’homophobie, ce « sujet délicat » dont parle le directeur fait partie des discriminations condamnées dans le droit français, depuis 2003.

L’enseignant ne renonce pas à sensibiliser ses élèves aux problématiques qui les concernent. En janvier 2024, il propose cette fois que le Planning familial intervienne « pour informer les élèves sur le droit à l’avortement en France dans le cadre du cours d’Histoire en terminale ». Épaulé par Véronique Bernard, la directrice pédagogique du second degré au sein de l’établissement, Sébastien Goulut répond par mail qu’il « ne peut accéder à [sa] demande », car « le Planning familial est une association militante qui défend le droit à l’avortement et à la contraception ». […] Sébastien Goulut poursuit : « Le Planning familial peut prendre des positions susceptibles de susciter des polémiques dans l’établissement comme ce fut le cas par le passé dans d’autres établissements privés. » Le directeur rappelle ensuite à l’enseignant que l’établissement fait régulièrement appel à l’Avras (Accompagnement vie relationnelle affective et sexuelle) pour sensibiliser les élèves sur cette thématique. Une association locale, que Chafik Benchekroun n’a pas contacté par la suite. […]

Échaudé, Chafik Benchekroun ose une troisième proposition en février 2024. Cette fois‐ci, c’est l’association « Contact de parents d’enfants LGBTQI+ » qu’il souhaite inviter. Comme les autres, celle‐ci est recalée par la direction. Son directeur ne se donne même plus la peine d’argumenter. « Pour les raisons déjà évoquées lors de nos précédents échanges, je ne puis accéder à votre demande », indique Sébastien Goulut, dans un courriel lapidaire. […]

Après avoir essuyé ces trois refus, l’enseignant décide d’en informer ses supérieurs hiérarchiques au rectorat. « Moi et d’autres professeurs, nous nous sentons de plus en plus seuls pour défendre les valeurs de la République laïque, qui nous salarie, face au sentiment d’impunité d’un intégrisme de plus en plus affiché », écrit‐il le 1er avril 2023 au rectorat de l’académie de Toulouse. Le rectorat reçoit l’enseignant le 11 avril suivant, accompagné par Yassine Benqadi, syndicaliste au SREP‐CFDT. […]

Cet établissement catholique vit son caractère propre, qualifié de “dérives rigoristes.” Les refus de certaines interventions externes, les célébrations religieuses facultatives reflètent son identité spécifique et sont parfaitement légales.

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1 commentaire

  1. Professeur ou idéologue?
    A-t-il signé un engagement de respect de l’identité spécifique de ce collège?

    Le problème en fait est le même dans le public, quels sont les devoirs propres d’un enseignant ?
    Peut-on parler de tout avec des enfants de 5ème ? On a faire à des grands enfants et non des adolescents, ces sujets devraient à la rigueur être abordés au lycée, l’idéale serait les cours de philosophie

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