D’Olivier Bault dans Présent :
La semaine dernière, une mère norvégienne et sa fille d’à peine deux ans, Eira, poursuivies par le Barnevernet, ont obtenu l’asile en Pologne. Silje Garmo avait trouvé refuge dans la patrie de Jean-Paul II en mai 2017 quand elle s’était enfuie de son pays sur conseil de son avocat, alors que le Barnevernet s’apprêtait à lui prendre son deuxième enfant. La première tentative d’enlèvement par les fonctionnaires du Barnevernet avait eu lieu en janvier 2017 à la clinique où Mme Garmo venait d’accoucher par césarienne et ne pouvait se lever de son lit, mais avait été mise en échec grâce l’intervention des médecins et des sages-femmes et l’arrivée rapide de son avocat. La fille aînée de Silje Garmo, Froya, lui avait été retirée en 2015 au prétexte que Mme Garmo mènerait une vie « chaotique » et abuserait des analgésiques de type paracétamol. C’est pour cette raison que le Barnevernet a commencé à s’intéresser à sa fille cadette, Eira, dès l’étape de la grossesse !
Une fois arrivée en Pologne, la Norvégienne a pu bénéficier de l’assistance d’une association polonaise d’avocats et juristes, Ordo Iuris, déjà très engagée dans la défense contre le Barnevernet des familles polonaises émigrées en Norvège. Une demande d’asile a été déposée à laquelle l’office polonais des étrangers a répondu favorablement après enquête, car il a estimé que les droits fondamentaux de Silje Garmo et la petite Eira étaient effectivement menacés en Norvège au regard de la Convention européenne des droits de l’homme et notamment de son article 8 sur le respect de la vie privée et familiale. […]
C’est la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale que des citoyens norvégiens obtiennent l’asile dans un autre pays européen, et c’est une nouvelle illustration de l’actuelle dérive totalitaire de l’ancien « monde libre ».