Cet article du Télégramme évoque deux prêtres bretons, les pères Jean Cadour et Noël Grannec, partis au Cambodge dans les années 60 et 70, victimes des Khmers rouges.
Devenus missionnaires auprès des Missions étrangères de Paris, le père Grannec est envoyé au Cambodge en 1939, suivi du père Cadour dix ans plus tard, dans le but de former un clergé local. En 1970, ce pays bouddhiste de 7 millions d’habitants ne compte que 61 000 catholiques, à majorité des réfugiés vietnamiens qui fuient la guerre dans leur pays. Les prêtres des Missions étrangères ne sont que soixante. Outre les 39 missionnaires français, il y a seize Vietnamiens, deux Cambodgiens et un Chinois.
Le père Grannec, qui vient en aide aux réfugiés vietnamiens, est menacé les Khmers rouges. Fin avril 1970, il n’est plus autorisé à se déplacer, et il ne parvient plus à communiquer. Sa disparition est rapportée en juin. Un mois plus tôt, c’est le père Cadour qui a disparu. Les deux hommes ont en fait été tués par les Khmers rouges, comme près de deux millions de personnes à cette période.
En 2015, le vicaire Olivier Schmitthaeusler lance le procès en béatification de 35 martyrs des Khmers rouges. Dans la liste figurent les noms de Jean Cadour et Noël Grannec. Le père Vincent Chrétienne, en poste au Cambodge, est l’un des enquêteurs de ce procès en béatification. Il explique :
« Examiner la vie de 35 personnes et recueillir le plus de témoignages, se révèle être un travail très long ». « Nous ne connaissons pas bien les conditions de mort de ces chrétiens. Sont-ils morts dans de simples faits de guerre ou “en haine de la foi”, c’est-à-dire tués à cause de leur condition de chrétiens. À cela, nous ne pouvons pas toujours répondre. Or, c’est sur cette dernière question que se décide si une personne peut-être reconnue “martyr “.»