Yves Daoudal résume fidèlement l’enseignement de Benoît XVI à Ratisbonne :
[L]’utilisation de la violence pour convertir les gens à sa foi, que le Coran prône sous le nom de jihad, est contraire à la nature de Dieu et à la nature de l’âme, parce que contraire à la raison. Mais pour l’islam Dieu est absolument transcendant, sa volonté n’est liée à aucune de nos catégories, pas même celle de la raison. Ibn Hazm allait jusqu’à expliquer que Dieu n’est même pas lié par sa propre parole, et que s’il le souhaitait, l’homme devrait même se livrer à l’idolâtrie.
Daoudal discerne, dans les réactions outrées venant du monde musulman, deux niveaux :
Il y a ceux qui prétendent, jusqu’au ridicule, que ce que dit le pape du jihad est faux, que l’islam est une religion de paix et de tolérance et n’a jamais usé de violence, contrairement au christianisme avec ses croisades, son inquisition, etc. […]
Et il y a ceux qui poursuivent leur attaque sur la question de fond.
Ces derniers (dont Dalil Boubakeur) contestent que la doctrine de Ibn Hazm eût réellement fait école. Daoudal répond à ce point dans son post.
Mais ces deux niveaux ont au moins le mérite d’être des réactions à ce qu’a vraiment dit le Pape. Il y a un troisième niveau d’attaque, qui consiste à dénaturer ce qu’a dit Benoît XVI.
Voici le passage de la conférence qui fait le plus de bruit. Le Pape raconte un dialogue entre un empereur de Byzance et un Persan :
[L’empereur] interpelle son interlocuteur avec une brusquerie stupéfiante [erstaunlich] sur la question centrale de la relation entre la religion et la violence en général, ainsi : «Montrez-moi seulement ce que Mahomet a apporté de nouveau, et alors vous ne trouverez que des choses mauvaises et inhumaines, comme son commandement de diffuser par l’épée la foi qu’il prêchait ».
On devine que les boute-feux de la rue musulmane procèdent avec ce passage de la même manière que lors de l’affaire des dessins de Mahomet, quand ils avaient produit des faux dessins orduriers pour exciter les gens la colère. Il suffit de faire dire au Pape le passage en gras à la première personne, plutôt que dans une citation dont il s’est distancié ("erstaunlich"), pour accréditer la thèse d’une "déclaration de guerre" contre l’islam.
xango
l’Islam n’est pas à proprement parler une religion de la violence pour elle-même mais plutôt de la conquête
le militaire y cotoye le religieux
à partir de là on peut se demander:
– face à l’invasion étrangère sur notre sol
s’il n’y a pas lieu d’envisager une nouvelle politique d’expansion européenne
qui aurait comme avantage de donner du travail à nos élites (qui partent actuellement aux USA)
– s’il n’y a pas lieu de porter de l’aide aux chrétiens ,victimes à travers le monde de persécutions: (Liban, Palestine,Irak, Egypte etc..)
Bush et Blair ont déjà décidé
–
Noel
Cette mise en perspective que vous faites du discours du pape est importante. Toutefois, je crois qu’il ne faut pas se leurrer. En donnant ainsi cette citation sur Mahomed, Benoît XVI ne pouvait ignorer l’impact qu’elle aurait dans les milieux musulmans. Remettre en cause, comme le fait l’empereur cité par Benoît XVI, le prophète de l’Islam, revient à douter que cette religion soit révélée. En effet, Mohamed étant le seul témoin de la “révélation” musulmane, les croyants se doivent de lui préserver, en tous points, une image irréprochable. Cela devient même source d’anxiété chez les musulmans, qui savent que là est le point sensible de leur foi. Si Mohamed n’est pas un homme honnête et digne d’éloge, alors son témoignage perd en valeur, et les fondements de l’Islam s’effondrent. Ceci explique qu’ils sont prêt à défendre sa réputation corps et âme.
Ceci explique aussi qu’ils maintienent dur comme fer que Mohamed, pourtant commerçant et issu d’une famille aisée, était illettré. S’il est illettré, il n’a pu lire la bible et donc, les références bibliques du Coran ne peuvent venir des livres bibliques. Il n’a fait que répéter ce qu’un messager divin lui a dicté.
Le deuxième point sensible de l’Islam, que les intellectuels musulmans ont dû mal à admettre, c’est l’absence de véritable tradition rationnelle dans la théologie et surtout l’exégèse. C’est ce point névralgique que Benoît XVI rappelle également dans son discours.
Aussi, je ne pense pas que des thèmes aussi délicats et explosifs aient été abordés par Benoît XVI “comme en passant”. Je crois, mais ce n’est qu’une interprétation personnelle, que de tels propos, dit en Allemagne, plus grand pays d’Europe, pays voisin de la Turquie où le pape se rend dans deux mois, sonnent comme un avertissement pour tous les occidentaux qui sont prêts à renier leurs racines pour une sorte de société multireligieuse où règnerait le syncrétisme et la “tolérance spontanée”. Je crois que Benoît XVI a pris le risque de rappeler publiquement à l’Europe que l’Islam est bien une religion différente et qu’il faut réfléchir sérieusement à ce que l’intégration de la Turquie et de nombreux musulmans en Europe signifie. Et je crois qu’il a pris ce risque aujourd’hui, même si les conséquences peuvent être très dures pour l’Eglise, parce que dans 50 ans il sera trop tard pour revenir en arrière.
Je peux me tromper dans cette interprétation, mais pourquoi alors Benoît XVI cite-t-il un des derniers empereurs de Constantinople, cité chrétienne assiégée à l’époque par des musulmans et qui aujourd’hui est devenue complètement musulmane. Cité qui a pour nom aujourd’hui Istanbul et qui pourrait servir un jour de base à une islamisation accélérée de l’Europe si elle rentre dans l’Union européenne.
Les textes du Coran sur le châtiment des infidèles
pour comprendre ce dont il s’agit quand le Pape parle des moyens de convertir par la force ou par la raison il suffit de lire les textes du Coran