L’archevêque de Munich et Freising, le cardinal Marx, a présenté, vendredi 4 juin, sa démission au pape en raison de « la catastrophe des abus sexuels ».
Celui qui fut président de la Conférence épiscopale d’Allemagne de 2014 à 2020, et membre du cercle rapproché autour du pape, le C9, pour concevoir la réforme de l’Église a écrit une lettre au pape expliquant :
«Fondamentalement, il s’agit pour moi d’assumer la coresponsabilité de la catastrophe des abus sexuels perpétrés par des représentants de l’Église au cours des dernières décennies. Les enquêtes et les expertises de ces dix dernières années n’ont cessé de me montrer qu’il y a eu à la fois des défaillances personnelles et des erreurs administratives, mais aussi une défaillance institutionnelle, et que l’Église n’a pas su en assumer la responsabilité “systémique”.»
Les controverses et les discussions les plus récentes ont montré que certains représentants de l’Église ne veulent pas accepter cette coresponsabilité et donc aussi la co-culpabilité de l’Institution. Par conséquent, ils rejettent toute forme de réforme et d’innovation en ce qui concerne la crise liée aux abus sexuels.»
« Chacun doit assumer ses responsabilités de la façon qui lui convient. Je ne veux blâmer personne pour cela ».
Lorsque le cardinal Barbarin, pourtant innocent de ces affaires, avait présenté sa démission au pape, ce dernier l’avait refusée. Acceptera-t-il celle du cardinal Marx, alors que l’épiscopat allemand est engagé dans un processus synodal schismatique ?
Evoquant la crise de l’Eglise en Allemagne, le cardinal Marx écrit au pape :
Un tournant pour sortir de cette crise ne peut être, à mon avis, que celui de la «voie synodale», une voie qui permet réellement le «discernement des esprits», comme vous l’avez toujours souligné et écrit dans votre lettre à l’Église en Allemagne.