De Guillaume de Thieulloy dans les 4 Vérités :
L’actualité politique des derniers jours a été assez largement dominée par la libération de Boualem Sansal et les commémorations des attentats du 13 novembre.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que nos dirigeants persistent à ne pas comprendre que l’islam n’est pas une religion, comme le disait le grand islamologue Rémi Brague en manière de provocation – en tout cas, pas une religion compréhensible à l’aide de nos concepts largement issus du christianisme.
Il est peut-être émouvant mais tout à fait inefficace politiquement de répondre à des terroristes : « Mon amour est plus fort que ta haine ne le sera jamais. » Et, pour le cas particulier du terrorisme islamique, la distinction islam-islamisme n’a aucun sens.
Ce que l’on appelle aujourd’hui islamisme n’est rien d’autre que l’islam des origines.
On peut inviter les musulmans à se désolidariser des terroristes, mais je persiste à ne pas comprendre au nom de quelle autorité ou de quelle compétence les dirigeants français (par ailleurs méprisés par le monde musulman, comme l’a abondamment montré l’incapacité de la France à faire libérer Boualem Sansal pendant un an) pourraient promouvoir telle lecture du Coran plutôt que telle autre.
Mais, plutôt que de redire une énième fois ces choses (qui ne sont d’ailleurs ignorées que des aveugles volontaires), je voudrais ici insister sur le fait que la bataille est d’abord culturelle.
Notre amie Évelyne Joslain a écrit un excellent livre sur le sujet. Mais la guerre culturelle n’est pas réservée au monde anglo-saxon, ni aux intellectuels : la semaine dernière a montré à l’envi que ceux qui prétendent nous diriger ont déjà fait allégeance en esprit à nos ennemis. Or, c’est dans la tête que commence la soumission. Et que commence la résistance.
Deux romans au moins invitent à la dissidence mieux que bien des analyses scientifiques : « Soumission » de Houellebecq et « 1984 » d’Orwell.
Le premier décrit un Occident sans espérance, engoncé dans son consumérisme. C’est sur ce nihilisme que l’islam prospère. Une civilisation pour laquelle plus personne ne trouve de raison de mourir ne mérite pas de vivre – et qui accepterait de mourir pour des zones commerciales d’une laideur à faire peur ou les pseudo-libertés du wokisme ?
Cette étouffante grisaille s’accompagne d’un flicage dont Orwell n’aurait pas pu rêver et qui prend modèle sur l’une des pires tyrannies de l’histoire de l’humanité : le communisme chinois et son contrôle social.
Que des dirigeants « libéraux » envisagent sans sourciller, pêle-mêle, la suppression de l’argent liquide (pour tracer tous les transferts financiers des citoyens), des ausweis sanitaires ou écologiques pour sortir de chez soi, ou encore l’interdiction des médias alternatifs pour imposer sans opposition leur post-vérité est littéralement glaçant. Et il est plus glaçant encore de voir les peuples obéir comme des moutons à l’abattoir.
Houellebecq et Orwell (parmi beaucoup d’autres, dont Sansal n’est pas le moindre, notamment pour son roman « 2084 », qui fait explicitement référence à « 1984 » et à la domination islamique) décrivent (hélas) admirablement notre monde.
Je ne vois qu’une façon de sortir de cette domination culturelle de l’islamo-gauchisme : réaffirmer clairement et courageusement les fondements de notre civilisation chrétienne et rappeler que l’homme est une créature libre et responsable – et que le vieux fantasme saint-simonien de remplacer le « gouvernement des hommes » par « l’administration des choses » nous conduira inéluctablement l’humanité en enfer.
