De grandes rencontres entre des scouts et producteur de film ont lieu ce mois-ci en France. L’intention est de préparer un vrai film d’aventure dans le style Signe de Piste.
Nous connaissions Daniel Rabourdin de par son docu-film La Rébellion cachée ; nous le retrouvons avec PROMESSE, un long métrage en préproduction. La nouvelle œuvre sera une fiction, dans la veine des romans Signe de Piste. Un film de distraction donc, mais avec un message substantiel.
L’intention est d’offrir aux nouvelles générations un idéal en dehors des chemins battus sous la forme des aventures d’un adolescent de mère française qui découvre la France. Habitué aux bayous de Louisiane, le jeune Michael se fait vite des ennemis mais aussi des amis sous la forme d’une patrouille libre française. Confrontés à des adultes, ils s’enfuient dans les Alpes où ils mettent les montagnes enneigées entre eux et leurs poursuivants. Ils ont un but précis : retrouver l’héritage mystérieux du grand-père de Michael.
Pourquoi ces rencontres entre réalisateur et scouts à travers le France ? Le film est en cours d’écriture et cette écriture a besoin de tester ses concepts auprès du public. Les rencontres comprendront des vidéos clips d’exploration, en Louisiane et en France, le vidéo-clip musical d’un jeune groupe acadien, des schémas de séquence, mais aussi des conseils aux potentiels figurants et aspirants aux métiers du film. Elles devraient intéresser le parents, les anciens scouts, les chefs de tout mouvement et tous ceux intéressés par le film catholique d’avenir.
60 à 100 jeunes et moins jeunes vont ainsi se rencontrer en plusieurs points de France à commencer par Toulouse ce jeudi 23 mai, Castres samedi 25 et Orléans le 13 juin (voir les posters en marge de droite du site Salon Beige). D’autres villes peuvent se proposer à [email protected]. Le cas de Toulouse, ce jeudi 23 mai, est intéressant en ce sens que la rencontre à 19h45 se place après la messe des étudiants et avant le concert inter-scouts.
En quoi Promesse sera-t-il un film catholique ?
Prenant toujours l’exemple des romans Signe de Piste, des éléments de la loi scoute seront avec subtilité insérés dans les dialogues ou les actes. C’est à l’occasion d’une histoire captivante que le public expérimentera ces valeurs morales ou spirituelles. L’évolution intérieure des héros comme de leur opposition aura une dimension spirituelle en faveur ou non de l’Evangile. Tout ceci sera fait non pas dans un format de documentaire mais de fiction. Il faut absolument que ce soit distrayant.
Où en est le film par ailleurs ? Vous ne pouvez pas vous occuper que de l’écriture pour l’instant…
Absolument, à ce stade, les autres activités concernent le repérage de lieux de tournage en Louisiane comme en Haute-Provence, ce que je ferai cet été. Si des camps scouts ont lieu dans les Alpes de mi-juillet à mi-aout, j’apprécierais de venir passer 3 jours pour me remettre dans le bain. Je peux être contacté pour cela à [email protected]
Au fur et à mesure que le script se précise, les potentiels bienfaiteurs et investisseurs se profilent. Je dois lancer une campagne en France en octobre et voir des gens bienveillants à Chicago.
Je développe aussi des contacts avec des sociétés de production à la Nouvelle Orléans et Paris.
Vous évoquez un budget de 3 millions. Votre film va donc avoir de l’ampleur…
Oui, si l’on juge de la chose du point de vue d’un individu. Surtout quand il n’a plus de toit sur sa tête, ce qui est mon cas. Mais non, si vous comparez ce budget à la moyenne des budgets de films. Dans ce cas, 2 ou 3 millions, c’est le bas de l’échelle. Rébellion cachée qui n’était qu’un docu-film, avait une valeur de 400 000 euros. Si vous demandez à une télévision d’Etat de produire l’équivalent, cela leur coute 1 million.
Il va falloir, par exemple, avoir de très bons acteurs et de tels gens coûtent chers. Même quand ils « font un effort », ils peuvent absorber un tiers du budget. Cela veut dire aussi que nous devrons rémunérer des centaines d’autres spécialistes, comme on le réalise lorsqu’on regarde le générique d’un film.
Vous continuez êtes très ouvert quant aux défis et enjeux du Promesse. Est-ce volontaire ?
C’est un peu mon caractère, mais je prends aussi à cœur le fait que ces productions sont pour le Bon Dieu et son Eglise. Je parle des défis et enjeux afin de nous réveiller. Je pense que nous devons nous éduquer et apprendre à nous prendre en main culturellement surtout dans les mass-médias ou nous sommes presque absents. Je ne suggère pas d’adopter le contenu de la culture actuelle mais d’apprendre son savoir-faire. Comme, dans le passé, nous devions apprendre à sculpter la pierre, il faut dans le présent apprendre à être graphiste visuel. J’en parle beaucoup dans le livre Comment faire un film indépendant sans perdre son âme. Nous devons faire ceci avec l’ambition que Notre-Seigneur exige de nous pour son évangélisation.
L’Eglise est aujourd’hui, à mon avis, presque dépourvue de moyens de parole pour notre temps. A l’âge où la peinture parlait au monde, l’Eglise bénéficiait de peintres exceptionnels ; à l’âge où les livres faisaient bouger des nations, l’Eglise avait des écrivains de renom. Aujourd’hui, nous sommes à l’âge des mass médias.
Au XXIe siècle, les esprits sont principalement inspirés par l’audiovisuel et l’internet. C’est un fait. 30 000 personnes lisent un bon livre, mais 3 millions regardent un film même moyen. Ce n’est pas à prendre à la légère parce que c’est ce qu’il y a dans les films qui finit dans l’éducation de nos enfants à la maternelle. Alors où sont les Google catholiques, les Hollywood catholiques, les financiers catholiques qui patronneraient les génies artistiques pour ce temps ? Nous sommes sur la planète, nous catholiques, un milliard sur sept. Mais nous n’avons quasiment pas de films catholiques de haut niveau. Je veux dire que nous n’avons pas 3 blockbusters planétaires par an. Ce n’est simplement pas normal. Et quand nous arrivent un peu de films chrétiens en cinéma, la plupart transportent en fait une théologie protestante.
A mon avis, les solutions sont dans un réveil à ce manque culturel, un sursaut dans notre propre prise en main, un apprentissage des techniques, un sens de l’effort financier, un respect des créateurs qui sont dans le besoin. Tout cela doit venir d’une ambition bien placée pour la Gloire de Dieu. Nous ne pouvons pas attendre que des gens venus d’ailleurs fassent le travail pour nous. En somme, nous devons créer le Cathollywood.