La Cour suprême a acquis, au cours des dernières décennies, un
pouvoir exorbitant, et unique en Occident, sur l'évolution de la société
américaine. C'est notamment elle qui a imposé aux 50 Etats la
légalisation de l'avortement en 1973, dans le fameux arrêt Roe vs
Wade. La composition de cette cour est donc l'un des enjeux les plus
importants de la politique américaine. Les juges y sont désignés par le
Président, et doivent être "confirmés" par le Sénat.
Daniel Hamiche décrit l'équilibre actuel de cette cour :
"Barack Hussein Obama entend placer à la Cour suprême des États-Unis des idéologues qui correspondent à ses préjugés politiques mais qui ne sont pas des juristes. Après la pseudo catholique et vraie pro-avortement Sonia Sotomayor, le chef de l’exécutif voudrait voir ratifiée par le Sénat la canditature de son poulain Elena Kagan, israélite mais aussi pro-avortement. La Cour suprême se compose désormais de neuf juges : six catholiques, dont quatre “orthodoxes”, une dissidente Sotomayor et un catholique indécis Anthony Kennedy. Ce dernier, qui vient d’entrer dans sa 74ème année, est celui qui peut faire pencher la majorité de la Cour d’un côté ou d’un autre. S’il s'est trouvé en 2007 dans la majorité sur l’affaire Gonzales v. Carhart qui maintenait la prohibition de l’abominable avortement par naissance partielle, il se trouva du mauvais côté dans l’arrêt Planned Parenthood v. Casey qui confirmait Roe v. Wade. Toutefois, Kennedy est excédé contre les préjugés idéologiques d’Obama et il vient de faire savoir qu’il ne ferait valoir ses droits à la retraite que quand Obama ne serait plus président pour empêcher ce dernier de nommer un nouveau juge conforme à sa doxa à la Cour suprême."
Simon
Prions pour que les républicains reviennent au pouvoir dans deux ans !
Montcalm
@ Simon,
Je ne comprend pas cet enthousiasme pour le Parti de l’éléphant. Les républicains sont peut-être des opposants farouches de l’IVG et du mariage gay, ils sont en revanche inféodés aux lobbies industriels, libéraux et mercantiles, les mêmes qui souillent la Création pour une poignée de dollars, qui bénissent le capitalisme débridé, qui sont obsédés par le Clash des civilisations et qui hurlent: “Ennemis d’Exxon Mobil, amis de Satan !”…
La “droite chrétienne” américaine est une vaste escroquerie. On se plaint qu’en France, les chrétiens soient les otages de jean-foutres qui fascinent les biens-pensants, mais ce n’est pas mieux Outre-Atlantique, où ils servent de piétaille aux “conservateurs”. De plus, qui avons-nous dans le camp des républicains pour 2012 ? Sarah Palin ? Elle était dans le chœur de ceux qui bénissaient le Ciel lorsque Bagdad était bombardée, comme les très chrétiens Bush et Powell… Enfin, il n’est plus sûr du tout que les républicains soient toujours aussi prompts à défendre la Vie et le mariage lors de la prochaine élection: leur bastion de la bourgeoisie protestante chic est en train de se libéraliser à vitesse grand V sur la question, il suffit de lire les déclarations pro-choice de nombreux dignitaires républicains. Et c’est le gouverneur républicain de Californie qui a légalisé le mariage gay dans cet État.
Les valeurs morales peuvent-elles tout pardonner ? L’Église pense que non, puisque les républicains sont souvent critiqués par la conférence épiscopale catholique pour leurs positions économiques, sociales (capitalisme sans foi ni loi) ou internationales (guerre d’Irak condamnée par le pape). L’Église n’est pas un parti, ses fidèles sont libres de voter ou non pour tel ou tel personnage.
La défense des valeurs morales, nécessaire et urgente, ne doit pas faire oublier d’autres chantiers non moins urgents. J’aime bien cette phrase du pasteur Jim Wallis, pro-life évangélique américain pourtant engagé à gauche: “Il y a 15 versets dans la Bible qui parlent de l’homosexualité, il y en a 2500 qui parlent de la pauvreté… J’aimerai bien qu’on parle un peu plus de la pauvreté”.