D'Olivier Bault dans Présent :
"L’annonce hier de nouvelles élections pour le 26 juin est venue couronner l’échec de la stratégie d’abandon des valeurs de droite du Premier ministre Mariano Rajoy en Espagne. Son Parti populaire (PP) avait hérité en 2011 des fruits de près de huit ans de gestion socialiste : chômage record, dette record, fracture de la société sur fond de « mariage » homosexuel et de révisionnisme historique, etc. Malgré les promesses électorales de son parti, Rajoy a décidé de se concentrer sur l’économie et de ne pas toucher au reste, à la fois par manque de convictions personnelles et par calcul électoral.
La promesse de revenir sur la légalisation de l’avortement votée par les socialistes en 2010 a été abandonnée, de même que la réforme de la loi sur la mémoire historique par laquelle le PS espagnol (PSOE) avait voulu imposer une vision manichéenne de la guerre civile espagnole. Bien entendu, le « consensuel » Mariano Rajoy n’a pas non plus voulu revenir sur le « mariage pour tous » espagnol et, aujourd’hui encore, le PP vote dans les régions autonomes en faveur de la plupart des lois promues par le lobby LGBT pour donner des gages de sa « modernité ».
Mais malgré ses relatifs succès économiques (retour de la croissance, stabilisation des déficits, baisse du chômage…), les élections législatives du 20 décembre dernier ont marqué une baisse historique du vote PP et la fin du bipartisme en Espagne. […]
Mariano Rajoy s’accroche désormais à l’espoir de pouvoir obtenir cette fois une majorité absolue avec le parti centriste Ciudadanos, un parti pro-avortement, pro-« mariage gay », pro-GPA et pro-Gender. Mais une telle majorité à deux n’est pas plus garantie aujourd’hui qu’elle ne l’était en décembre. En choisissant d’aller dans le sens de la gauchisation de la société espagnole plutôt que de défendre les valeurs de droite, le PP a lui-même scié la branche sur laquelle il était assis depuis plusieurs décennies."