Thibaud Dary intervient sur une affaire récente :
"Un employé de Monoprix à Marseille a été menacé de licenciement, après avoir emporté chez lui six melons et deux salades récupérés dans la poubelle du magasin. Une violation du règlement intérieur qu’il avait signé. […] on ne peut que s’interroger objectivement sur la justice qu’il y a à détruire chaque jour en France, dans les poubelles des hypermarchés, des cantines et des restaurants, des tonnes de nourriture, qu’il s’agisse de résidus inutilisables, de denrées endommagées, ou de biens ayant dépassé la date de vente possible. […]
Un récent rapport de la Food and Agriculture Organisation (FAO) relevait, fin mai 2011, que près d’un tiers de la production mondiale des produits d’alimentation est perdue avant consommation, soit environ 1,3 milliard de tonnes. Chaque année, selon les calculs de l’institution, chaque consommateur d’Europe et d’Amérique du Nord gaspille ainsi en moyenne entre 95 et 115 kg de nourriture. Mais le gâchis n’est pas uniquement l’apanage des pays riches : quasiment la moitié des pertes proviennent des sociétés en développement, il est vrai plus peuplées. […]
La doctrine sociale de l’Eglise, rappelons-le, professe la « destination universelle des biens », qui pose une limite à la propriété privée, légitimée par ailleurs : les biens de la Création sont destinés à l’ensemble de la famille humaine, et ne peuvent être détournés au seul profit de quelques-uns, surtout pas au détriment des pauvres. Les fruits de la nature elle-même – les melons par exemple – sont de plus donnés à l’homme, qui ne les a en effet pas inventés, mais qui les reçoit, et ne peut donc encore moins s’en déclarer absolument propriétaire, quand bien même il les a cultivés à la sueur de son front. Il y aura bien entendu toujours du gâchis, ne serait-ce que par la prodigalité intrinsèque de la nature. S’attribuer le bien d’autrui lorsque l’on n’est pas en situation de nécessité n’est pas non plus moralement acceptable, cela s’appelle voler. Mais utiliser ce qui va être détruit, qui peut encore servir, et dont plus personne ne veut, comment peut-on trouver à y redire ? Ceux qui ont chez eux un objet provenant des encombrants de leur quartier comprendront… Pourquoi ce qui est vrai avec un meuble le serait-il moins avec de la nourriture ? Parce que ceux qui s’en débarrassent identifient pour eux le manque à gagner, évidemment. Décidément, il serait temps de remettre un peu de logique de don dans tout ça."
nicole
Les gens qui font les poubelles, il y en a (malheureusement) beaucoup, dans les grandes villes.
On les appelle les “glaneurs” et les “glaneuses”
pellerin
Je suis comme tout le monde scandalisé par le gaspillage mais dans ce cas particulier, le règlement du magasin a probablement été pensé afin que ceux qui sont chargés des mises au rebus ne soient pas tentés d’y envoyer des marchandises encore consommables
qu’ils récupèreraient par la suite.
Question ?
PEB
En droit civil, la macrchandise même mise à la poubelle, appartient toujours au magasin tant q’elle n’est pas sortie de l’entrepot.
Ce n’est que dans la benne à ordure publique que les déchets deviennent res nullius glanable aux risques et périls des cosommateurs.
Or, il me semble que la tentative de “vol” a été accomplie à l’intérieur de l’emprise de l’enseigne.
L’enseigne a, sous la pression populaire, décidé de passer l’éponge pour cette fois: mauvais pour l’image du groupe.
fripouille
Pellerin vous etes totalement dans le vrai et les medias le savent,là-dessus vous rajoutez un employé maghrebin qui devient automatiquement la victime.
PK
@ Pellerin,
Il suffit de contrôler les marchandises emportées : pas besoin d’un n-ième règlement quand le bon sens doit prévaloir.
Un employé qui triche serait viré comme il est normal de punir un tricheur.
Kiwi
” Ceux qui ont chez eux un objet provenant des encombrants de leur quartier comprendront… Pourquoi ce qui est vrai avec un meuble le serait-il moins avec de la nourriture ?”
Tout simplement parcequ’il ya moins de risque qu’une personne sur laquelle serait tombé un meuble récupéré dans une poubelle porte plainte, par rapport à une personne qui serait tombé malade ou serait décédé, en ayant mangé de la nourriture issue d’une poubelle…
Bertrand
c’est un grans péché et un non sens de vouloir jeter de la norriture au lieu de la donner
Bertrand
grrrr mon doigt a tapé sur s au lieu du d
grand bien sûr ( mal réveiller dsl )
perry
…j’ai appris, jadis , que”…res derelicta est res publica, res vulgata…”Il parait que ce n’est plus vrai, mais je suis toujours horrifiée par les fruits et légumes jetés sur les routes, si respectables que soient les réclamations des cultivateurs, quant aux restes des grandes surfaces, pourquoi ne pas employer des personnes sans emploi à trier ceux qui sont sans danger au bénéfice des banques alimentaires ou associations de secours ?c’est ce que font certains…tous ceux qui ont connu la guerre et les restrictions ont été élevés à ne pas dédaigner une pomme talée , à dégermer les pommes de terre et à ne jamais jeter le pain qu’on utilisait dans de multiples préparations.. ce pauvre homme ne fait que suivre ce respect de la nourriture!
Jean
J’ai travaillé comme préparateur de commandes dans pour une chaîne de magasins : ce qui était abîmé et encore récupérable était donné à la banque alimentaire. Précédemment aux employés… mais ceux-ci abusaient du système, détériorant eux-mêmes des produits. Je pense que ces règlements visent à protéger ces commerces d’employés peu scrupuleux.