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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Et si le schisme venait d’Allemagne ?

Et si le schisme venait d’Allemagne ?

Interrogé dans l’avion qui le ramenait de Madagascar sur sa crainte d’un schisme dans l’Église, le pape François est revenu sur ces critiques venues des États-Unis mais aussi ailleurs, et jusque dans la Curie.

« Critiquer sans vouloir entendre la réponse et sans dialogue, ce n’est pas vouloir du bien à l’Eglise, c’est poursuivre une idée fixe, changer le pape, ou faire un schisme. » « Quand la doctrine ruisselle d’idéologie, il y a la possibilité d’un schisme. »

Tout le monde, et sans doute le pape lui-même, pensait aux critiques d’évêques concernant différents textes venus de Rome, à commencer par l’exhortation Amoris Laetitia, ou encore le document de travail sur l’Amazonie.

Sauf que le schisme pourrait venir d’ailleurs…

Dans un courrier envoyé aux évêques allemands la semaine dernière, le Conseil pontifical pour les textes législatifs a retoqué la copie des statuts de l’assemblée synodale allemande, la jugeant contraire aux normes canoniques et estime qu’elle porte atteinte à la doctrine et à l’universalité de l’Eglise.

Ce projet d’assemblée synodale avait été annoncé par le cardinal Reinhard Marx, président de la conférence épiscopale allemande. Le comité exécutif de la conférence des évêques allemands avait approuvé les projets de statuts de la future «Assemblée synodale» en août, avant la dernière audience d’une assemblée plénière des évêques allemands, prévue pour le 23 septembre. De petits groupes de travail liés au synode ont déjà commencé à discuter d’une série de sujets controversés concernant l’Église…

Dans une lettre adressée le 4 septembre au cardinal Marx, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, a déclaré que le projet d’assemblée synodale devait être conforme aux directives émises par le pape François en juin, notamment qu’un synode allemand ne pourrait pas changer l’enseignement ou la discipline universelle de l’Église.

Le cardinal Ouellet a également envoyé au cardinal Marx une évaluation juridique de quatre pages du projet de statuts des évêques allemands. Cette évaluation, signée par le président du Conseil pontifical du Vatican pour les textes législatifs, indique que les projets des évêques allemands violent les normes canoniques et visent en réalité à modifier les normes et doctrines universelles de l’Église.

Dans son examen juridique, Mgr Filippo Iannone, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, a noté que les Allemands proposaient de traiter quatre thèmes clés:

  • autorité, participation et séparation des pouvoirs,
  • moralité sexuelle
  • forme de vie sacerdotale
  • les femmes dans les ministères et les offices de l’Église.

L’archevêque précise :

«Il est facile de voir que ces thèmes n’affectent pas seulement l’Eglise en Allemagne, mais l’Eglise universelle et – à quelques exceptions près – ne peuvent être l’objet des délibérations ou des décisions d’une Eglise particulière sans aller à l’encontre de ce que le Saint-Père a exprimé dans sa lettre ».

Dans sa lettre à l’Église en Allemagne, publiée en juin, le pape François a mis en garde les évêques allemands de respecter la communion universelle de l’Église.

«Chaque fois que la communauté ecclésiale a essayé de résoudre ses problèmes seule, faisant confiance à ses forces ou à ses méthodes, à son intelligence, à sa volonté ou à son prestige, elle finissait par accroître et perpétuer les maux qu’elle tentait de résoudre».

La composition proposée de l’Assemblée synodale n’est «pas valable sur le plan ecclésiologique». Elle acte le partenariat proposé par les évêques avec le Comité central des catholiques allemands, un groupe de laïcs qui s’est prononcé publiquement contre l’enseignement de l’Église, notamment sur l’ordination des femmes et la moralité sexuelle.

«La synodalité dans l’Église, à laquelle le pape François fait souvent référence, n’est pas synonyme de démocratie ou de décisions majoritaires»

“Le processus synodal doit s’inscrire dans une communauté structurée de manière hiérarchique”.

Toute résolution nécessiterait l’approbation expresse du Siège apostolique.

Un haut responsable de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a déclaré que les responsables du Vatican avaient l’impression générale que les évêques allemands, dirigés par le cardinal Marx, étaient largement indifférents aux interventions du Vatican.

«Tout le monde sait ce que les Allemands veulent réaliser. ils ont été parfaitement bruyants à ce sujet. On sent de plus en plus que Marx ne peut pas attendre qu’un conclave se comporte comme un pape. Il a décidé de savoir ce qu’il y a de mieux pour l’Église et il le verra bien.”

«Que reste-t-il à faire sinon attendre et voir? Le pape lui-même a déjà écrit aux Allemands et ils l’ignorent. S’ils peuvent ignorer le Saint-Père, ils ignoreront certainement tous les autres membres de la Curie. ”

Vous le voyez venir le schisme là ?

Et pendant ce temps, Nicolas Senèze, journaliste au quotidien La Croix, détourne notre attention en publiant un ouvrage complotiste, dans lequel il fait part de ses délires. Pour mieux nous enfumer.

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