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Economie / L'Eglise : Vie de l'Eglise

Et si nos biens matériels n’étaient pas sans rapport avec notre vie spirituelle?

Et si nos biens matériels n’étaient pas sans rapport avec notre vie spirituelle?
Stanislas Billot de Lochner (fondateur d’Obole, société qui accompagne des associations dans leur collecte de dons) et son épouse Eléonore (ancienne directrice des parcours Alpha pour la France) viennent de publier Dieu ou l’argent, vraiment? Ils répondent ici à nos questions:
Beaucoup de chrétiens considèrent que les biens matériels n’ont rien à voir avec leur vie spirituelle et leur salut. Qu’en pensez-vous?
La réponse à cela passe par les évangiles ! Nous avons été plus que surpris quand nous avons découvert que 15% des paroles du Christ concernent les biens matériels. C’est plus que ses enseignements sur le ciel et l’enfer.
Si Jésus nous parle autant de ce sujet, c’est bien que Dieu s’y intéresse.
Ajoutez à cela que ses paroles sont, comme celles des apôtres, des pères de l’Eglise et de nombreux saints, on ne peut plus claires : quiconque amasse au détriment des autres se prive du seul vrai trésor. Notre rapport à nos biens matériels est en réalité un bel indicateur de notre vie spirituelle, et un lieu de sanctification puissant, car il touche beaucoup d’autres aspects de notre vie : la charité, l’abandon la Providence, la foi, notre fécondité, etc.
Les Ecritures, et le Christ encore davantage, sont assez sévères pour les riches. Est-il impossible à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu? (Et, d’abord, qu’est-ce qu’un “riche” pour la Bible?)
Disons que cela est difficile, mais pas impossible, sinon nous travestirions les paroles du Seigneur. D’ailleurs, quelques (rares) saints étaient riches. Pour exemple : les saints Louis et Zélie Martin étaient les plus aisés d’Alençon, Carlo Acutis était fils de grands fortunés.
Mais soyons francs : pas une seule parole du Christ ni d’aucun saint ne nous appelle à amasser de l’argent. Toutes invitent à donner, partager, distribuer, ouvrir nos portes.
Alors évidemment, devenir riche implique forcément de (trop) garder pour soi, ce qui est forcément une preuve de manque d’amour pour notre prochain. Comment pourrions nous justifier d’avoir 3 propriétés immobilières et 4 voitures quand des gens meurent de faim au coin de votre rue ? C’est la question de l’accumulation qui est ici visée.
On peut effectivement se demander : qu’est-ce qu’être riche ?
La réponse est en chacun de nous : ai-je plus que ce dont j’ai besoin ? Si oui, je suis riche. Et pour savoir ce dont j’ai réellement besoin, seule la prière peut m’aider. Discerner sur ce qui me revient légitimement est un acte essentiel, premier pas pour se détacher des possessions. Demandons au Seigneur ce qu’il me revient de garder et ce qu’il m’est demandé de donner !
Vous citez de nombreux passages de l’Ecriture comme des Pères de l’Eglise selon lesquels donner aux pauvres n’est pas un acte de charité, mais un acte de simple justice. Comment comprenez-vous cette idée?
C’est une idée qui peut paraître choquante, et qui est pourtant portée depuis des siècles par l’Eglise. Leon XIV la cite d’ailleurs dans sa récente exhortation Dilexi Te ! Donner aux pauvres revient à leur rendre ce qui leur est dû. Ce n’est ni un acte de générosité, ni une option, ce n’est que justice et devoir. Cela révèle à quel point nous sommes attendus sur le sujet,.nous, chrétiens.
Plus profondément, il est essentiel que nous comprenions que, sur terre, nous ne sommes propriétaires de rien. Nous ne sommes que des gestionnaires des biens que nous confie Dieu. Ainsi, nous devons chaque jour nous poser la question de la façon dont Dieu aimerait que nous utilisions l’argent qu’il nous confie. S’attend-il à ce que nous le gardions pour nous ? Que nous en profitions pour nous et nos enfants ? Ou bien espère-t-il que nous le fassions fructifier en en faisant un outil pour répandre son amour dans le monde ? Et ainsi le partager au plus grand nombre ?
Doit-on en déduire que l’Eglise est, en réalité, opposée à la propriété privée ?
Nous ne le pensons pas. D’autant que le Christ appelle chacun à la liberté et à la responsabilité (ces valeurs sont rarement promues dans les sociétés opposées à la propriété).
En revanche, la lecture du capitalisme par l’Eglise est très différente de celle à laquelle nous sommes habitués ! Le capitalisme financiarisé est en opposition directe aux principes de la doctrine sociale de l’Eglise. En revanche, le fait d’être propriétaire ne l’est pas, si tant est que nous ayons un rapport sain(t) à celle-ci et que nous partagions nos biens au plus grand nombre.
Vous invitez à vivre l’abandon à la Providence qui pourvoit à nos besoins. Comment concilier cela avec notre devoir d’état, et notamment notre devoir à l’égard de nos enfants?
C’est une ligne de crête que chacun doit trouver. Nous-mêmes sommes toujours en chemin à ce sujet.
Nous ne pouvons pas être irresponsables, et en même temps Jésus nous dit que jamais le Seigneur ne nous laissera dans la misère : “C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?”.
La première chose à faire pour se libérer de l’angoisse de l’insécurité est de confier nos biens et nos projets au Seigneur. Ainsi, nous pourrons discerner sur le niveau d’abandon à la Providence auquel nous sommes appelés. Et ce chemin nous conduira droit vers une bonne gestion de nos biens et, qui sait, sur un chemin de sainteté. Quoi de mieux ?
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