Chaque année, le maire de Paris fait voter par les élus de la capitale des milliers de subventions au monde associatif. Ainsi, en 2003, ce sont près de 165 millions d’euros qui ont été répartis entre plus de 2.700 associations : 5.500 euros en faveur des Braves Garçons d’Afrique (spécialisés pour ‘casser du Blanc’), 15.000 euros pour les Lutins du court-métrage, 20.000 euros à Rollers et Coquillages, 24.317 euros pour Les Apaches des Vignoles, 2.300 euros pour l’Association des Naturistes de Paris (si je ne donne pas le site, vous comprenez pourquoi), 2.400 euros alloués au Club des Joyeux Boulomanes des Buttes Chaumont ou encore les 1.500 euros versés à l’association Ravaillac regroupant les fils à papa exhibitionnistes qui s’étaient fait connaître en 2002 en posant nus dans le journal du lycée Henri IV.
Un conseiller de Paris d’opposition écrivait dans un livre paru en 1998 : "Le clientélisme se manifeste à différents niveaux de la vie locale. Les aides au monde associatif en donnent un aperçu qui va du grotesque au spectaculaire. Il serait d’ailleurs possible -et parfois cocasse s’il ne s’agissait d’argent public- d’établir la liste des « bizarreries » constatées au fil du temps dans ce maquis de subventions (plus de 1 milliard de francs en moyenne chaque année) versées à certaines associations. Dans tous les cas, les subventions sont attribuées sans que les élus ne sachent pourquoi telle association est retenue plutôt que telle autre, en fonction de quels critères, ou sur la base de quelle activité précise". Une analyse lucide et précise du clientélisme municipal dont l’auteur… est aujourd’hui maire de Paris ! Dans son livre au titre éloquent –Pour l’honneur de Paris-, Bertrand Delanoë se livrait à un réquisitoire contre le système fondé sur les largesses municipales dispensées depuis l’Hôtel de Ville, illustrant l’axiome : "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" !