Donald Trump n’a pas bonne presse de ce côté de l’Atlantique, y compris parmi certains catholiques qui ont une fâcheuse tendance à le diaboliser, dans un parti-pris plus sentimental que rationnel, en jugeant sa personnalité, son comportement, en lieu et place de ses décisions. Mais il faut reconnaître que ses actions et ses interventions, qui semble parfois brutales, sont frappées au coin du bon sens. Voilà un chef d’Etat qui n’a pas froid aux yeux : nous avons perdu, dans notre partie de l’Occident soumis aux lobbys, l’usage de la vertu de force. Dans Présent Christian Daisug relate les derniers soubresauts liées aux violences ethniques :
Les incendiaires, les vandales, les pillards sont encore à l’œuvre ici et là aux Etats-Unis, mais les différents brasiers qui enflammèrent le pays pendant plusieurs jours sont désormais en voie d’extinction. Les gouverneurs, les maires, les chefs de la police semblent avoir repris la situation en main même si des débordements peuvent encore surgir avec leurs cortèges d’affrontements et de violence. La loi et l’ordre ont récupéré leurs droits et finiront par avoir le dernier mot. La Garde nationale les a aidés en étant d’un précieux secours pour des policiers souvent débordés. L’armée également a contribué à cet apaisement. Près de 2 000 soldats de la 82e division aéroportée prirent position avec 14 hélicoptères autour de Washington durant 48 heures au cas où la Garde nationale ne suffirait pas. Ils repartirent pour leur base en Caroline du Nord sans être intervenus. Leur seule présence a servi de dissuasion : quand la force placée au bon moment et au bon endroit dispense d’utiliser la force.
Choc psychologique
Ce vieux dicton fut répété aux oreilles du président Donald Trump par Tom Cotton, sénateur républicain de l’Arizona, au moment où l’on avait l’impression, samedi et dimanche derniers, que tout le pays pouvait brûler. Cotton avait précisé que la Garde nationale ne serait peut-être pas suffisante et qu’il faudrait un « choc psychologique ». Ce fut l’armée. Trump engagea l’une et l’autre et encouragea tous les gouverneurs à garder la première opérationnelle jusqu’à ce que les cendres refroidissent. Il fut traité de dictateur et taxé de fascisme par une gauche plus haineuse que jamais qui, une fois de plus, voyait fondre un champ de manœuvre idéal dont les effets chaotiques auraient pu s’ajouter aux retombées pernicieuses du Covid-19. Dans ce travail de sape, la gauche ne resta pas seule. Elle fut indirectement approuvée par Mark Esper, l’actuel ministre de la Défense, et par quelques parlementaires républicains. Tous estimèrent que la montée en ligne de l’armée était de trop. Or, c’est précisément la décision qui a fait basculer la nature de l’embrasement initial. On sentit alors que la partie devenait très sérieuse.
Si les différents bilans de ce drame national, né d’une brutalité policière à Minneapolis, dans le Minnesota, ne peuvent encore être dressés, il est cependant possible d’en examiner les conséquences politiques. A chaud, un échantillon de 2 500 personnes a été interrogé par Morning Consult. En gros, trois Américains sur quatre soutiennent Trump et son emploi de la force, essentiellement représentée dans l’esprit des sondés par la Garde nationale. Proportion énorme qui confirme une vieille règle : au milieu des périls, une nation se regroupe autour de son chef à condition qu’il prenne des risques et fasse preuve de détermination. Mais ce sondage comporte deux autres indications dont la résonance pourrait durer jusqu’aux élections de novembre. Une majorité de démocrates (63 %) se montrent favorables à l’engagement de la Garde nationale et se rangent donc, en l’occurrence, derrière Trump. Une majorité d’hispaniques (54 %) se déclarent également partisans de l’utilisation de la Garde nationale dans de pareilles circonstances. Or, notons ceci : les démocrates (modérés) d’une part et les hispaniques (indécis) de l’autre constituent deux beaux terrains de chasse du trumpisme électoral.
Deux lieux de culte
Mais Trump ne pouvait rester au niveau strictement politicien. Il se devait d’aller plus haut, de dominer ces contingences, d’appeler au symbole. Et en même temps, il lui fallait capter les imaginations par le théâtral. Il choisit le spirituel, deux lieux de culte. Le premier fut la petite église épiscopalienne qui se trouve à deux pas de la Maison-Blanche. C’est la paroisse des présidents. Elle fut incendiée dimanche par l’émeute. Trump quitta à pied la Maison-Blanche, traversa le square Lafayette et se plaça devant les gravats calcinés, une bible à la main. Trois messages forts : le chaos n’a pas entamé le pouvoir légitime ; le sacrilège s’impose comme une atteinte à une liberté fondamentale ; enfin, la Bible : les Américains sont un peuple du Livre. L’autre geste eut lieu au sanctuaire catholique national de Washington. Trump y entra et s’y agenouilla avec Melania, la First Lady. […]
La gauche et les médias n’ayant pas pu destituer Donald Trump légalement, ils ont tenté de le faire par la violence. Echec pour l’Etat profond contre lequel Donald Trump se démène.
Par ailleurs, déjouant tous les pronostics, le chômage est reparti à la baisse aux Etats-Unis en mai, quand les observateurs le voyaient s’envoler. Le taux de chômage est retombé à 13,3% en mai, alors que les analystes les plus pessimistes le voyaient frôler les 20%. En mai, 2,5 millions d’emplois ont été créés, quand les analystes attendaient 8,5 millions d’emplois détruits. La situation de l’emploi devrait continuer à s’améliorer, car les Américains qui s’inscrivent au chômage sont chaque semaine un peu moins nombreux que la précédente.