Pas moins de 69% des personnes interrogées voient le Tea Party d’un œil positif ou neutre, contre 24% qui le jugent négatif. Ces chiffres corroborent ceux d’autres récents sondages d’ABC ou du Wall Street Journal, montrant qu’une majorité d’Américains ne considèrent pas le Tea Party comme une anomalie politique et pensent au contraire qu’il peut avoir des effets bénéfiques. Le mouvement du Tea Party est très féminisé. A la suite de Sarah Palin, l’ancienne candidate à la vice-présidence républicaine en 2008, une flopée de politiciennes se présentent au élections de mi-mandat sous cette étiquette mardi prochain.
La candidate au Sénat pour le Nevada, Sharron Angle, s’en est pris à son concurrent démocrate Harry Reid en lui lançant lors d’un débat “man up” (“conduis-toi comme un homme”). Avec son programme sans ambigüité – “privatiser le système de retraites”, “supprimer le ministère de l’éducation”, informer les femmes “du lien scientifiquement établi” entre avortement et cancer du sein – Sharron Angle est donnée gagnante par la plupart des sondages.
The Atlantic note que les “succès de ces ‘mama grizzlis’ reflètent une tendance intéressante de ces élections”
“Les hommes, plus que les femmes, sont sur la défensive. Traditionnellement, les femmes cherchant ou exerçant des positions de pouvoir ont vu leur sexualité attaquée (comme cela a été le cas avec Hillary Clinton ou Condoleezza Rice). Or cette année, les femmes – et surtout les femmes républicaines – sont agressives et ne s’en excusent pas. Leurs campagnes électorales sont belligérantes mais elles ne sont pas considérées pour autant comme n’étant pas féminines.”
La représentante du 6e district du Minnesota, Michelle Bachmann, est également une figure-clé du mouvement. Elue en 2006 puis réélue en 2008, elle tenait déjà un discours proche de celui du Tea Party avant que celui ne voit concrètement le jour. Elle a d’ailleurs contribué à sa consolidation en créant le groupe parlementaire du même nom à la Chambre des représentants. Médiatique et habituée aux déclarations chocs – elle a notamment expliqué devant les élus qu’une loi punissant les crimes homophobes protégerait de fait les pédophiles – Michelle Bachmann est un atout majeur pour les républicains puisqu’elle représente un lien entre la hiérarchie du parti et la base de l’électorat.
Marco Rubio, candidat au Sénat et héros de la révolte qui monte en Floride contre le gouvernement, était un quasi inconnu il y a un an. Aujourd'hui, il paraît tellement assuré de la victoire qu'il ne fait pratiquement plus campagne pour lui-même. Ce père de famille de 39 ans parle vite mais sans arrogance, attaque ses adversaires d'une voix douce et parvient à transformer la colère de son auditoire en nostalgie de temps meilleurs. Son cheval de bataille électoral c'est l'économie :
"Le gouvernement ne peut pas continuer à dépenser plus qu'il n'a dans les caisses, ou bien nous finirons comme la Grèce. Washington ne crée pas d'emplois, ce sont les gens comme vous, commerçants et petits entrepreneurs, qui font tourner l'économie de ce pays. Il faut juste les laisser travailler sans les accabler d'impôts."
Parti comme un «outsider» sans soutien ni fortune, il a capitalisé sur le mouvement des Tea Party. En avril dernier, il avait tellement pris l'ascendant dans les sondages que le candidat républicain abandonnait la primaire et quittait le parti.
Fred
Ben, pourquoi pas… ça changerait de démocratres et de la gouvernance (?)d’Obama.
PK
Il y a vraiment qu’en France qu’on a un clergé et des politiciens qui ne tiennent pas la route : partout ailleurs, « ils » ont au moins des modèles dans leur rang…
C’est bien triste pour la France.