Les évêques américains ont adopté la mise à jour des «Directives éthiques et religieuses pour les services de santé catholiques» à une écrasante majorité, le 12 novembre, lors de l’assemblée plénière de la Conférence épiscopale (USCCB).
Cette révision est l’aboutissement d’un processus de plusieurs années destiné à traiter la question des “transitions de genre”. Elaborées en consultation avec des professionnels de la santé et des théologiens, ces directives énoncent des normes éthiques pour les soins de santé à la lumière de l’enseignement de l’Église et fournissent des orientations faisant autorité sur les questions morales rencontrées par les soins de santé catholiques.
Cette septième édition intègre désormais les orientations publiées en 2023 par le Comité doctrinal de l’USCCB, qui interdisaient les interventions chirurgicales ou chimiques visant à changer ou à simuler les caractéristiques sexuelles du corps d’un patient pour celles du sexe opposé.
Les institutions de santé catholiques continueront néanmoins d’accueillir les personnes transgenres avec dignité et respect, conformément à l’enseignement social catholique et à l’obligation morale de servir tout le monde, en particulier ceux qui sont marginalisés.
De fait, la plupart des établissements de soins de santé catholiques n’offrent pas de soins de transition de genre, impliquant des traitements hormonaux, psychologiques et chirurgicaux. Les nouvelles directives officialisent ce mandat.
Mgr James Massa, président du Comité doctrinal de l’USCCB, a expliqué que cette révision comblait une lacune. Ce document est le fruit d’une réflexion et d’un discernement approfondis, avec les commentaires de médecins catholiques, de bioéthiciens et d’organisations de soins de santé. Il s’appuie également sur la déclaration Dignitas Infinita publiée en 2024 par le Dicastère pour la doctrine de la foi du Vatican.
Ce document retrace les fondements bibliques et magistériels de la conception catholique de la dignité humaine comme étant inhérente à toute personne, puisqu’elle découle en fin de compte de la création de l’homme et de la femme «à l’image et à la ressemblance de Dieu» et de la rédemption en Christ.
La déclaration de 35 pages aborde diverses violations graves de la dignité humaine, notamment la pauvreté, la guerre, les menaces pesant sur les migrants, la traite des êtres humains, les abus sexuels, la violence à l’égard des femmes, l’avortement, la maternité de substitution, l’euthanasie et le suicide assisté, la marginalisation des personnes handicapées, la théorie du genre, les interventions de changement de sexe et la violence numérique. Une liste qui n’est pas exhaustive, selon le texte.
Tout en déplorant la violence et la discrimination à l’égard des personnes en proie à des difficultés liées à leur identité sexuelle et de genre, Dignitas Infinita réaffirme l’enseignement de l’Église sur le genre, décrivant la différence sexuelle comme «la plus grande différence possible qui existe entre les êtres vivants», qui chez les humains «devient la source de ce miracle qui ne cesse de nous surprendre : l’arrivée de nouveaux êtres humains dans le monde».
