Chaque année, lors de rassemblements grandioses, les fêtes johanniques d’Orléans, qui culminent le 8 mai, commémorent la libération de la ville en 1429 par sainte Jeanne d’Arc. Marine Tertrais raconte l’expérience de ces jeunes filles choisies chaque année pour être Jeanne. Non pas pour jouer une comédie, une reconstitution historique ou un récit théâtral, mais véritablement pour figurer l’héroïne de la cité.
Pour être désignée, les règles sont strictes. La jeune fille doit obligatoirement
- résider depuis au moins 10 ans à Orléans ou dans les communes voisines
- être de nationalité française
- être lycéenne et fréquenter un établissement scolaire d’Orléans
- être baptisée catholique romaine
- être confirmée et avoir fait sa première communion
- faire preuve d’un engagement personnel à titre bénévole dans une association au service des autres dans le domaine de la jeunesse
- ne pas avoir de parent, frère ou soeur, grand-parent détenant un mandat électif
« Être Jeanne structure une vie. Avoir été Jeanne a renforcé en moi cette idée que l’on se doit aux autres », affirme la Jeanne 1968, cinquante ans après sa chevauchée dans Orléans. « En France, Jeanne d’Arc est un remède à la désespérance, explique celle qui a été sélectionnée en 2002. Elle nous rappelle que rien d’héroïque ne s’accomplit sans une fidélité quotidienne dans les petites choses. » « Ce qui me touche le plus, c’est son courage, son humilité, sa loyauté envers son pays », renchérit Mathilde, qui a revêtu l’armure en 2018.
À travers le témoignage de ces « Jeanne », les rappels historiques et une immersion dans ces fêtes uniques au monde, c’est la figure d’une grande sainte et son message pour la jeunesse de notre temps qui se dessinent.
