Auteur de plusieurs biographies (Elisabeth Feodorovna, Ileana de Roumanie, sainte Catherine de Lesna, le grand-duc Nicolas Romanov, Ménélik II l’unificateur, soleil de l’Éthiopie), Jean-Paul Besse, docteur d’État en histoire, spécialiste de l’Europe centrale et orientale, vient de publier une biographie de Salazar, le consul impavide (1889-1970). À sa mort, le Portugal avait neuf tonnes d’or en réserve.Mais l’œuvre du président du Conseil portugais Antonio de Oliveira Salazar ne fut pas seulement financière et stabilisatrice, mais permit au pays d’échapper à la crise de 29, aux destructions de la Seconde Guerre mondiale, à la révolution communiste en sa métropole et ses outremers.
Jean-Paul Besse retrace ici la destinée peu connue du doutor dont la devise était « Étudier dans le doute, réaliser dans la foi », en évitant l’écueil du dénigrement autant que du panégyrique. Et si l’on s’élève au plan spirituel, sans doute faut-il reconnaître la protection mariale dont bénéficia la nation de Fatima au long de quarante ans de gouvernance ; gouvernance de celui dont le général de Gaulle déclarait en 1962 qu’
« à la fois le peuple de France et moi personnellement respectons l’œuvre exemplaire réalisée et qu’il continue d’accomplir pour le bénéfice du Portugal et du monde ».
L’auteur cite un discours de Salazar prononcé en 1929, peu avant son accession au pouvoir en 1932 :
La réorganisation constitutionnelle de l’Etat doit se fonder sur un nationalisme solide, prudent, conciliateur, qui tâchera d’assurer la coexistence et l’activité régulière de tous les éléments naturels, traditionnels et progressifs de la société. Parmi ces éléments, nous devons compter spécialement sur la famille, la corporation morale et économique, la paroisse et la commune. Il me semble que les garanties politiques de ces facteurs primordiaux doivent avoir leur consécration dans la Constitution portugaise, de façon qu’ils puissent avoir une influence directe ou indirecte sur la formation des corps suprêmes de l’Etat. Alors, seulement, l’Etat sera l’expression juridique de la Nation dans la réalité de sa vie collective.
Et Jean-Paul Besse commente :
Là encore se retrouvait la pensée de Pie XI, exprimée dès le 11 décembre 1925 par l’encyclique Quas primas et rappelée par l’introduction dans la liturgie latine de la fête du Christ-Roi, fixée au dernier dimanche d’octobre.