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Communisme / Pays : Italie / Valeurs chrétiennes : Culture

Eugenio Corti, RIP

Le grand romancier italien a rendu son âme à Dieu le 4 février. Extrait de l'article de Philippe Maxence sur le blog de L'Homme Nouveau :

C"Eugenio Corti est né le 21 janvier 1921 à Besana in Brianza et il est mort au même endroit, relié de toutes les fibres de son être à cette terre lombarde qui lui a donné une grande partie de lui-même, dans cette alchimie secrète qui s’opère entre l’individu, l’histoire, la géographie et les traditions venues du fond des âges.

Sa vie ressemble pour beaucoup à son personnage du Cheval rouge. Fils d’un petit industriel, Eugenio Corti fit ses études à Milan avant que la guerre interrompe le cours de celles-ci et le projette dans la grande folie d’une humanité décidée à s’auto-détruire. En s’engageant dans l’armée, Eugenio Corti a donné à son existence la direction décisive même si alors il ne pouvait l’imaginer. Devenu lieutenant, il se porte volontaire pour le Front de l’Est, afin de se battre contre le bolchevisme aux côtés des Allemands, alors alliés des Italiens.

Cette partie de son histoire a donné naissance aux pages très fortes du Cheval rouge, ce vaste roman épique que le théologien thomiste italien, Cornelio Fabbro, a qualifié d’« épopée de la foi », expliquant qu’il s’agit là « de la transfiguration chrétienne des laideurs et des souffrances indicibles qui ont marqué la dernière guerre européenne. » Mais avant même son chef-d’œuvre romanesque, Eugenio Corti avait livré sur ce sujet douloureux son témoignage à travers son Journal de guerre, intitulé La plupart ne reviendront pas, publié dès 1947 en Italie.

CLa guerre façonne et transforme un homme de mille manières. Elle a été d’une certaine façon pour Corti la rencontre avec l’Ange, ce qui lui a permis de garder miraculeusement la vie et de revenir dans son pays, non seulement pour témoigner, mais pour offrir au monde à travers ce chef-d’œuvre de la littérature qu’est son Cheval rouge cette « transfiguration » dont parle Cornelio Fabbro. Un de ses supérieurs jugeait en 1944 le jeune Corti en ces termes : un « jeune homme au caractère très fort, honnête, généreux, foncièrement indiscipliné, formellement toujours correct ». […]

Après la guerre, il faut reconstruire. Corti reprend ses études à l’université de Milan et se marie en 1951 avec Vanda. Son expérience sur le Front russe l’a averti du danger communiste qui menace l’Italie après la guerre. À sa manière, Corti s’engage dans ce vaste combat, principalement par l’action culturelle, non sans avoir étudié les mécanismes subtils de la Révolution soviétique. En 1962, il publie Procès et mort de Staline, une tragédie qui met en relief de manière particulièrement vivante le piège communiste. Dès 1964, la pièce est traduite en russe, puis en polonais en 1969, empruntant les canaux de la clandestinité pour se diffuser dans le vaste empire soviétique.

Dans Paroles d’un romancier chrétien, livre d’entretien avec Paola Scaglione Corti explique très bien la raison de sa lutte contre le communisme, mais aussi celui de tout son engagement comme écrivain :

« L’écrivain se doit de rendre compte de toute la réalité de son temps : de ce fait il ne saurait se cantonner dans sa spécialisation. Dans le domaine culturel, il est le seul à ne pas avoir le droit d’être un spécialiste. De nos jours, cependant, on ne peut tout connaître ; il faut donc acquérir une compétence spécifique au moins dans les domaines les plus importants. Quant à moi, j’ai choisi d’étudier plus particulièrement le communisme – le plus grand danger pour l’humanité dans ce siècle – et l’actualité catholique, parce que je vois dans l’Église la plus grande source d’espérance ». […]"

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