De Pierre-Olivier Arduin dans la Nef :
"Nom de commercialisation : PrenaTest. Autorisé depuis la fin de l’été au
Lichtenstein ainsi qu’en Allemagne, Autriche et Suisse, ce test de
dernière génération qui nécessite une simple prise de sang « s’adresse
aux femmes enceintes à la 12e semaine de grossesse et au-delà, courant
un risque accru de trisomie 21 pour l’enfant en gestation » selon le
communiqué publié par son fabricant Lifecodexx. Dans ces pays, le
test est déjà proposé aux mères chez lesquelles le dépistage classique
du premier trimestre associant une échographie et un dosage sanguin des
marqueurs sériques a identifié un risque supérieur à un certain seuil (1
sur 250). Pour le confirmer, il fallait jusqu’ici recourir à un
diagnostic invasif, soit une choriocentèse (biopsie du placenta), soit
une amniocentèse (ponction de liquide amniotique) selon la date de la
grossesse. En repérant une trisomie 21 fœtale avec une sensibilité
proche de 100 %, le PrenaTest peut dorénavant se substituer à ces
examens. Comment ce que tout le monde encense comme une « prouesse
technique » a-t-il été possible ?[…] Une rapide enquête sur le site Internet de Lifecodexx
permet de comprendre le scénario qui a permis le développement de ce
test. Cette start-up, dont le siège est en Allemagne, est une filiale du
groupe GATC Biotech, lui aussi allemand, dont le laboratoire de
séquençage génétique est actuellement leader en Europe. Associée à
Sequenom, l’une des firmes américaines les plus en pointe dans ce
domaine dont elle exploite d’ailleurs une licence, Lifecodexx affiche
l’ambition de révolutionner la pratique de la médecine prénatale par le
développement de « nouveaux tests moléculaires innovants ».[…] En France, nombreux sont les experts comme le professeur Yves
Ville à demander la saisine de la Haute Autorité de Santé pour obtenir
le feu vert rapide de la mise sur le marché du test « dans le but
d’éviter le risque actuel de fausse couche ». Chef de la maternité
de l’hôpital Necker à Paris, ce dernier est d’ailleurs à la fois juge et
partie puisque son service est l’un des cinq centres mondiaux choisi
pour la validation clinique du PrenaTest.