Avec la complicité de notre régime, comme le montre Jean-Marie Le Méné dans La Nef :
[…] Le Pr. Dennis Lo avait trouvé, en 1997, la présence de brins d’ADN du fœtus dans le sang maternel. De cette découverte on pouvait attendre des applications médicales. Mais un laboratoire américain en racheta les droits d’exploitation pour fabriquer un Google du tri génétique avec la trisomie 21 en produit d’appel. Le dépistage de cette anomalie chromosomique représentait, en effet, pour le laboratoire, « un mal nécessaire et une formidable opportunité de marché ». On retrouve les deux mamelles du transhumanisme que sont le scientisme et le marché. Présenter comme scientifiques ou médicales des applications douteuses, dérivées de découvertes honorables, dans le seul but de réaliser du profit. La moitié de l’humanité devient une clientèle captive systématiquement soumise à l’angoisse de donner naissance à un enfant handicapé, puis à la tentation de recourir au moyen le plus expéditif d’échapper au destin. L’enjeu financier était énorme avec un chiffre d’affaires évalué à 10 milliards de dollars au niveau mondial.
Le développement chaotique du nouveau test ne l’empêcha pas de pénétrer le marché européen avec de forts arguments commerciaux. Ce dépistage prénatal non invasif (DPNI) pour rechercher le chromosome 21 surnuméraire dans l’ADN fœtal circulant dans le sang maternel est dorénavant proposé à toutes les femmes enceintes dont le niveau de risque est compris entre 1/50 et 1/1000 (et non plus 1/250) à l’issue du dépistage par dosage des marqueurs sériques. Au système actuel qui prévoit un dépistage à 14 semaines et fiable dans 85 % des cas se rajoute une technique utilisable dès 10 semaines et fiable à 99 %. Elle devrait limiter le recours à l’amniocentèse qui reste toutefois nécessaire pour établir le diagnostic si le résultat de ce second test est positif. L’avortement plus précoce étant bien sûr présenté comme un progrès.
Une usine à gaz a donc été édifiée pour renforcer une politique de dépistage qui conduit déjà à l’élimination de 96 % des enfants trisomiques avant la naissance, ceci restant possible jusqu’au terme de la grossesse en application de la loi Veil. Que cherche-t-on sinon à atteindre la perfection d’une politique détestable ? […]