Europe 1 aurait établi une liste de ses auditeurs et stocké des données, en assortissant parfois leur nom de commentaires déplacés.
C’est en tout cas ce qui ressort d’un rapport de la Cnil, rédigé en 2017, qu’a pu se procurer Mediapart. Le media d’investigation précise aussi que la justice n’a pas été saisie et que la radio s’est seulement vu rappeler à l’ordre par la commission. La Cnil aurait donc choisi de ne pas partager cette information avec le grand public. Toute l’affaire démarre quand cette dernière décide de descendre dans les locaux d’Europe 1, dont l’antenne a exceptionnellement été déplacée à Marseille pour le match France-Allemagne du 7 juillet 2016.
Le service visé est le standard, qui accueille les appels des auditeurs, les classant sur une échelle allant d’« excellent » à « mauvais ». « Il s’agit de savoir si le propos de l’auditeur est cohérent avec le sujet de l’émission. Et d’assurer qu’il n’y a pas d’agressivité avant le passage à l’antenne par exemple, savoir si une personne s’exprime de manière compréhensible, si la ligne téléphonique est bonne », confie l’un des opérateurs à Mediapart. Les informations recueillies servent à élaborer des fiches, enregistrées dans un logiciel informatique appelé « Chamane ». Seulement, ce logiciel contient une case « commentaire », qui interpelle la Cnil. Dans son rapport, consulté par Mediapart, la commission indique qu’on peut y lire des commentaires sur la santé, tels que « Patrice séropositif », « plus alcoolique mes fesses ! », « arrêt maladie, traitement pour un cancer », mais aussi sur l’orientation ethnique ou sexuelle supposées, comme « accent juif tunisien, insistant et désagréable », « accent du Maghreb, pas toujours claire, bavarde, a besoin de parler de son cancer », « il est homo », ou encore « ancien hétéro, qui est devenu homo ».
Plus encore, la Cnil a constaté que « plus de 483 fiches contiennent des commentaires relatifs à la qualité des auditeurs », rapporte Mediapart. On peut ainsi y trouver les mentions de « gros con », « FACHO !!! », « voix de vieille pédale », « ne répond jamais ce fdp [fils de pute, ndlr] », « connard qui nous a déjà bien fait chier », et autres mots doux. Des commentaires que la Cnil qualifie de « non adéquats » et « insultants », précise le site d’actualité. Au-delà de la gravité des termes, la Cnil pointe également l’ampleur du phénomène puisque le logiciel a permis de stocker les informations de 573 315 personnes.
Si c’était Radio courtoisie qui s’était fait reprendre ainsi, que n’entendrait-on pas sur les méthodes de l’extrêêême drouââte…
sivolc
OUI Irishman, bien envoyé!
DUPORT
Évidemment si on fait de la radio on n’a pas besoin de cela
Mais si on fait de la propagande, de la désinformation et de la manipulation de l’opinion il faut bien avoir un fichier pour trier sur le volet les différents intervenants !