Jeudi et vendredi aura lieu le sommet européen des chefs d’Etat. Un sommet qui promet d’être houleux, consacrant la crise de l’Union, nos dirigeants et autres technocrates souhaitant rester aveugles et sourds aux injonctions pourtant claires des peuples.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a appelé, mardi soir lors de l’émission France Europe Express sur France 3, à "une pause" dans le processus de ratification de la Constitution pour éviter une multiplication des rejets. Prié de dire s’il craignait des votes négatifs, Barroso a répondu : "Effectivement, il y a ce risque là." Néanmoins, contre les peuples, il a estimé que la Constitution n’était pas enterrée.
Le président en exercice de l’Union européenne, Jean-Claude Juncker, a annoncé mercredi que la question des réductions des aides agricoles figurera au programme des discussions. Malgré la vive opposition de la France, M. Juncker a averti qu’"aucun poste budgétaire (…) n’échappera aux réductions". Il devra y avoir des réductions" sur les aides agricoles.
Jacques Chirac et Tony Blair se sont séparés mardi sur un constat de désaccord sur les questions du rabais britannique et de la Politique agricole commune, qui bloquent les discussions sur le budget de l’UE pour 2007-2013. Le Premier ministre britannique a fait état d’un "désaccord aigu" sur ce point. Chirac a appelé Blair à "ne pas ajouter des difficultés financières" à la "crise politique" que connaît l’UE après les rejets Français et Néerlandais de la Constitution.
Sauver leur Constitution et regarder leurs sous, voilà tout ce qui les intéresse. Le cas Turc ne sera pas abordé, ni la levée de l’embargo sur les armes vers la Chine, ni les conséquences concrètes des non, ni la remise en question de l’euro, ni le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes…