Des Lys pour Saint Anne : le 1er juin Mgr. Louis de Bourbon en Bretagne au jubilé qui commémore le quatrième centenaire des apparitions

Mgr. Louis de Bourbon effectuera le 1er juin prochain un pèlerinage à Sainte-Anne d’Auray, dans le cadre du jubilé organisé pour les quatre cents ans des apparitions à Yvon Nicolazic. C’est une longue histoire que Louis de Bourbon va ainsi renouer, celle des relations privilégiées entre les Bourbon et le sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray.

En effet, dès les premières années qui suivent les apparitions de sainte Anne, les Bourbon manifestent leur attachement au nouveau sanctuaire et aux religieux qui assurent la gestion du sanctuaire et l’accueil des pèlerins.

Louis XIII dote le monastère de Keranna de nombreux avantages et privilèges. Il lui accorde notamment le droit de foire avec l’établissement de deux foires annuelles et d’un marché hebdomadaire. Il anoblit le monastère, ce qui lui vaut des avantages fiscaux mais le met aussi sous la protection spéciale du Roi.

Par ailleurs, la Reine Anne d’Autriche est très attachée à sa sainte patronne et a en elle une très grande confiance. Elle demande que, dans la chapelle de sainte Anne, soient récitées des prières publiques et quotidiennes pour le Roi et le succès de ses armes. Mais dès 1628, elle va surtout solliciter une intercession pour la naissance d’un dauphin. Mariée depuis 1615 (il est vrai qu’elle n’avait alors que 14 ans), Anne d’Autriche n’a toujours pas donné d’héritier au trône de France. Elle sera exaucée en 1638 avec la naissance du futur Louis XIV.

Dès lors, Louis XIII et Anne d’Autriche prennent le pèlerinage sous leur protection.

Le Roi fait don d’une précieuse relique, en ex-voto, à Sainte-Anne-d’Auray. Tirée de sa chapelle, elle est enchâssée dans un reliquaire d’argent, sous un cristal de roche. Sa venue de Paris à Auray donne lieu à de grandes manifestations et réjouissances.

Cette relique échappera aux exactions révolutionnaires et figure toujours à côté de l’autel dédié à sainte Anne dans la basilique actuelle.

Ce fut dès lors une tradition dans la maison de Bourbon, au XVIIème et au XVIIIème siècle, de recommander à l’intercession de sainte Anne la naissance des princes. Notamment en 1682, la Grande Dauphine offre à la chapelle une lampe d’argent à la naissance du duc de Bourgogne.

Il faut également rappeler la création de la confrérie de Sainte-Anne à l’initiative d’Anne d’Autriche. Celle-ci puis le Roi interviennent auprès du Pape pour obtenir des indulgences pour les membres de cette confrérie. Dès que celles-ci sont accordées, Anne d’Autriche demande à l’évêque de Vannes de procéder sans attendre à la création de la confrérie. Celle-ci va très vite connaître un grand succès.

Le Roi et la Reine ont beaucoup soutenu le développement de la nouvelle dévotion et ont bien contribué au rayonnement du pèlerinage.

Par la suite, les successeurs de Louis XIII vont manifester un grand attachement à Sainte-Anne-d’Auray.