Michel Godet (auteur du Choc démographique), membre du Conseil d’analyse économique, explique pourquoi il faut faire plus et mieux pour les familles nombreuses :
"Les malthusiens de gauche, dont la droite s’inspire plus que jamais, n’ont pas compris qu’il faut tout faire pour éviter la paupérisation des familles avec enfants (on perd 10 % de niveau de vie avec l’arrivée de chaque enfant), et les aides (allocations, réductions d’impôt) ne compensent que partiellement le coût de l’enfant. C’est ainsi qu’une femme sur deux voudrait un enfant de plus mais y renonce pour des raisons économiques. Pourtant il faudrait encourager les familles à avoir les enfants qu’elles désirent si l’on veut assurer les solidarités intergénérationnelles : d’après le théorème de Sauvy, ce sont les enfants d’aujourd’hui qui paieront les retraites et la protection sociale de demain.
La réflexion est juste, mais on ne comprend pas pourquoi, dans la suite de sa tribune, Michel Godet prêche ensuite l’immigration massive et choisie, et l’imposition des allocations familiales. La fin est plus pertinente :
"La famille n’est pas seulement une affaire privée mais aussi d’intérêt public. Il reste un dernier message à l’adresse du président Nicolas Sarkozy qui a été élu pour redresser le pays : qu’il veille à ne pas augmenter la CSG dans le futur sans l’avoir au préalable familialisée en tenant compte de la capacité contributive des ménages à payer l’impôt […]. La CSG représente aujourd’hui 130% de l’impôt sur le revenu, elle ne tient pas compte du quotient familial, et les familles avec enfants y contribuent deux fois plus qu’à l’impôt sur le revenu".