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Exaltation de la Sainte Croix – “C’est maintenant le jugement du monde”

Exaltation de la Sainte Croix – “C’est maintenant le jugement du monde”

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La fête de l’Exaltation de la Sainte Croix est une fête importante qui l’emporte sur le dimanche lorsqu’elle tombe ce jour-là. C’était le cas en 2003, 2008, 2014 et maintenant, onze ans après, en 2025. Elle a préséance cette année 2025 sur le Quatorzième dimanche après la Pentecôte. Elle sera alors chantée dans les paroisses, y compris dans le Nouvel Ordo sous le nom de La Croix glorieuse

L’Introït Nos autem et le Graduel Christus factus est de la messe sont ceux de la messe vespérale du Jeudi saint.

Il y a entre cette fête et le Vendredi saint la même relation qu’entre la Fête-Dieu et le Jeudi saint : les austérités de la Semaine sainte ne permettant pas de glorifier comme il convient la Sainte Croix, instrument de notre salut, une fête spéciale a été instituée à cet effet. Elle a été fixée au 14 septembre, qui fut d’abord la date de la dédicace de la basilique édifiée à Jérusalem par Constantin pour y recevoir la vraie Croix découverte par sa mère Sainte Hélène. Chaque année à cette date on y procédait à la solennelle Exaltation de la Croix, qui était élevée pour être exposée aux regards des fidèles. Lorsque les reliques de la vraie Croix se répandirent dans toute la chrétienté, la fête fut célébrée en différents lieux ; elle le fut probablement en Gaule avant d’être instituée à Rome au septième siècle.

► Introït : Nos autem

L‘Introït et le Graduel de cette messe nous montrent le lien étroit qui existe entre la messe et la Croix, lien que nous avons trouvé en sens inverse dans la Communion du dimanche de la Passion. La première phrase de l’Introït est empruntée à l’Épître de saint Paul aux Galates, dans la conclusion de cette lettre, et la suite a été ajoutée par l’Église.

Nos autem gloriari oportet in cruce Domini nostri Jesu Christi : in quo est salus, vita et resurrectio nostra : per quem salvati, et liberati sumus.

Pour nous il faut nous glorifier dans la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, en qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, et par qui nous avons été sauvés et délivrés.

La mélodie est, comme il convient, assez triomphale, pleine d’ardeur mystique et de ferveur, avec un beau crescendo dans la première phrase vers Domini nostri, qui se renouvelle dans la deuxième phrase vers vita. La troisième phrase est plus calme et contemplative. Cet Introït est accompagné du premier verset du psaume 66, petit psaume messianique annonçant la conversion de tous les peuples, ce qui sera un des fruits du sacrifice de la croix :

Deus misereatur nostri, et benedicat nobis : illuminet vultum suum super nos, et miseratur nostri.

Que Dieu ait pitié de nous et nous bénisse, qu’il fasse briller sur nous son visage et ait pitié de nous.

► Graduel : Christus factus est

Le Graduel est celui de la messe vespérale du Jeudi saint. Il exalte comme l’introït le sacrifice du Christ sur la Croix, et son texte est également de saint Paul, ce qui est pourtant assez rare dans les chants de la messe. C’est un passage célèbre de l’Épître aux Philippiens :

Christus factus est pro nobis obediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus exsaltavit illum, et dedit illi nomen, quod est super omne nomen.

Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur la croix ; c’est pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné un nom au-dessus de tout nom.

Ce Graduel est également chanté à la fin de tous les offices du Triduum sacré, Jeudi, Vendredi et Samedi saints et particulièrement de l’office des Ténèbres. Le premier soir on ne chante que la première phrase, le deuxième on ajoute mortem autem crucis, et le troisième on ajoute la deuxième partie triomphale qui annonce la résurrection. La mélodie de ce Graduel est faite de formules que l’on retrouve dans de nombreux autres Graduels, mais elles sont admirablement choisies pour exprimer toutes les nuances du texte avec un contraste frappant entre les deux parties. La première est sombre et grave surtout le mot crucis qui s’enfonce dans les profondeurs. La deuxième, au contraire s’élève dans les hauteurs avec enthousiasme, particulièrement la grande vocalise aérienne ornant le mot illum, pronom qui désigne le Christ.

► Alléluia : Dulce lignum

Les autres chants de cette messe sont des compositions plus tardives dont les textes ne sont pas tirés de la Sainte Écriture. Celui du verset de l’Alléluia s’inspire en partie de l’hymne Pange lingua de Venance Fortunat que l’on chante à l’adoration de la Croix le Vendredi saint, et plus précisément de son refrain Crux fidelis.

Dulce lignum, dulces clavos, dulcia ferens pondera, quæ sola fuisti digna sustinere regem cælorum et Dominum.

Doux bois, doux clous, portant un doux fardeau : Toi seule, ô croix, as été digne de porter le Roi des cieux, le Seigneur.

La mélodie est joyeuse et affirmative, avec des vocalises très élégantes.

► Offertoire : Protege Domine.

Le texte de l’Offertoire de l’Exaltation de la Sainte Croix est assez long et ressemble plus à celui d’une oraison qu’à celui d’un chant du propre ; on y retrouve même certaines formules que le prêtre récite à l’autel à ce moment de la messe :

Protege, Domine, plebem tuam, per signum sanctæ Crucis, ab omnibus insidiis inimicorum omnium, ut tibi gratam exhibeamus servitutem, et acceptabile tibi fiat sacrificium nostrum.

Seigneur, par le signe de la Sainte Croix, protégez votre peuple de toutes les embûches de tous nos ennemis, afin que le culte que nous vous rendons vous soit agréable, et que vous daigniez accepter notre sacrifice.

La mélodie est calme et douce, peu étendue et sans grands écarts, déroulant de souples ondulations avec des formules qui se répètent dans une ambiance de méditation intérieure et contemplative.

► Communion : Per signum Crucis.

Le texte de la Communion de l’Exaltation de la Sainte Croix reprend presque exactement le début de celui de l’Offertoire, mais il est beaucoup plus court :

Per signum Crucis de inimicis nostris libera nos, Deus noster.

Par le signe de la Croix, délivrez-nous de nos ennemis, Seigneur notre Dieu.

Voilà une prière que nous pourrons répéter en faisant le signe de la croix dans les dangers et les tentations. La mélodie s’inspire en partie de celle de la Communion du commun des saintes femmes ; elle est très différente de celle de l’Offertoire, beaucoup plus mouvementée ; après une intonation assez grave, elle s’élève à trois reprises dans l’aigu de façon très expressive.

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