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Europe : politique

Exclusions et démissions : encore des départs du FN

_081105-baekeroot Le Front National vient d'exclure six conseillers régionaux du Nord-Pas-de-Calais " pour n’avoir pas respecté leurs engagements financiers et moraux vis-à-vis du Mouvement qui les a fait élire". Il s'agit de Philippe Bernard, Dominique Slabolepszy, Sylvie Butez-Langlois, Marie-Paule Darchicourt, Monique Delevallet et Claude Deresnes. En juin dernier, il était question que certains de ces élus rejoignent le CNI.
Suite à cela, Christian Baeckeroot, qui avait déjà quitté les instances du FN en novembre 2007, aurait donné sa démission du FN et en appelle à Carl Lang pour mener une liste de rassemblement pour les européennes de 2009 dans un entretien acordé à la voix du Nord (voir l'article ici).

Après le départ de Brigitte Menin, élue FN de Hénin-Beaumont, cela commence à faire beaucoup…

Philippe Carhon

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9 commentaires

  1. Comme vous le dites, Philippe CARHON, cela fait beaucoup de gens élus sur des listes FN qui pensent qu’ils ont une légitimité personnelle d’une essence supérieure qui les dispense de toute explication et argumentation d’ordre politique, pour justifier leur refus de l’engagement pris devant les adhérents et les électeurs du FN.
    Quand on est mécontent du parti qui vous a fait élire à la proportionnelle de liste, c’est à dire élire en fonction de votre place sur la liste, on le quitte mais on quitte aussi son mandat : on rend ce qu’on pense ne plus vouloir assumer. Et on part se faire élire ailleurs.
    L’histoire des 20 dernières années démontre que ce genre de départs isolés ou en groupes constitués, mène à l’échec, dans tous les partis. Ces cadres et élus auraient été beaucoup plus utiles en restant au sein du FN pour y défendre leur point de vue et entourer Carl LANG leur président de groupe, demeuré fidèle au FN. En vieux militant, il sait qu’un parti imparfait vaut mieux qu’un groupuscule à la dérive.
    (Il ne semble pas que Jean-Marie Le Pen ait démissionné de son mandat de député lorsqu’il a quitté l’UFF de Poujade qui l’avait pourtant fait élire un an plus tôt en 1956….
    Je trouve que répéter sans cesse que tel élu n’existe que par le Parti, que tel autre ne doit son mandat que par le bon vouloir de Le Pen, que sans le FN ils ne seraient rien car ils lui doivent tout ne fait qu’empirer les choses et donne une impression de mépris de la personne humaine. Je ne pense pas que cela fasse plaisir à tous ces gens de quitter le FN d’autant plus qu’ils savent très bien qu’ils ne seront pas réélus.
    Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Tous ces départs devraient entraîner une réflexion un peu plus profonde et sérieuse que celle de NPI, par exemple, qui classe les gens en deux catégories : les patriotes (fidèles au FN) et les autres.
    Mégret, Le Gallou, Peyrat, Bompard, Antony, Le Rachinel, Martinez (?), Baeckeroot…oui, cela fait beaucoup.
    Quant à défendre son point de vue au sein du FN, vous êtes mieux placé que quiconque pour savoir que cela est devenu vain depuis longtemps…
    On ne reconstruira pas la droite nationale de cette manière !
    Philippe Carhon)

  2. “Reconstruire la droite nationale avec le FN”, c’est la quadrature du cercle. Espérer rebâtir avec Le Pen dedans, c’est introduire un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ce n’est plus un homme politique, c’est une purge à lui tout seul. C’est Shakespeare à l’affiche d’un Théatre de boulevard. On a même droit au ballet du Grand Mamamouchi au soir des défaites éléctorales.

  3. Un representant du peuple represente….le peuple et n’a donc de loyauté qu’envers ses electeurs.

  4. Le front doit changer son fonctionnement,en instaurant un vrai débat interne ,et en permettant aux adhérents de choisir leurs chefs ,à tous les niveaux.Les 35 ans du systéme centalisé parisien sont responsables d’une hémorragie constante d’adhérents et de militants.Un peu de respect pour notre travail,un peu d’écoute,c’est un minimum.Le seul mot d’ordre qui est bien fonctionné au front, c’est”ceux qui sont pas contents,n’ont qu à partir”.Ils sont partis et ces militants nous manquent.

  5. @ Philippe CARHON
    Vous avez raison : au sein de la Droite Nationale, on ne sait pas se parler et s’écouter courtoisement, et les relations humaines sont souvent de la qualité de celles qui régissaient les partis bolcheviques. Mais c’est le fruit d’une histoire. La devise : ”Tu dois tout au parti et le parti ne te doit rien” était la devise favorite de J-P STIRBOIS et de qq autres qui lui ont succédé dans la gestion de l’organisation comme C. LANG ou M. TIMMERMANS. Cela a créé une culture collective du mépris cynique des hommes, c’est exact. Au nom de ce principe, on a fait élire des conseillers régionaux dans le Nord, qui ne savaient même pas lire en public un texte écrit par un collaborateur du groupe : leur fidélité à tel ou tel leur avait valu candidature éligible.
    Or les personnes, leur qualité et leur dévouement sont le bien le plus précieux, et il est inepte que cette méthode ait pu se développer au sein d’un parti issu de la vieille droite française. Mais c’est ancien : les querelles et exclusions de l’Action Française dès ses débuts étaient fréquentes, mélange d’intolérance et de refus d’une expression libre en interne : au FN comme au MNR ensuite, toute objection polie a souvent traitée comme une rebellion, et son ou ses auteurs punis. A cela se sont rajoutées les querelles de tendances que JM LP a eu le plus grand mal à dominer, mais comment rassembler les tribus gauloises de la Nlle Droite Païenne et toutes les nuances du catholicisme traditionnaliste ou traditionnel, jusqu’aux indifférents voire même républicains jacobins très laïcs.
    L’idéal eut été de pouvoir accepter des tendances : quand on voit comment sans tendances institutionnalisées par les statuts, le FN et le MNR ont réussi à se diviser, on pourrait dire : impossible. Mais non, débattre c’est vivre, et quand on ne parle plus, c’est que l’unité n’est que factice. La preuve se déroule depuis 15 ans sous nos yeux. ……Dans toute la droite nationale, j’ai toujours été frappé qu’on se réjouisse bruyamment du départ d’un ami ou d’un compagnon de militantisme. C’est très choquant.
    Ainsi, les personnalités que vous citez : Mégret, Le Gallou, Peyrat, Bompard, Antony, Le Rachinel, Martinez (?), Baeckeroot, n’ont jamais fait preuve de beaucoup de désir d’un vrai débat interne quand ils avaient le vent en poupe et les manettes en main, à deux ou trois exceptions près (J.-C. MARTINEZ et B. ANTONY). Le débat se résumait pour eux à débattre entre eux de leur place et celles de leurs amis sur les listes électorales : ils ont allègrement laisser passer à la trappe nombre de personnes dévouées et/ ou talentueuses sans état d’âme aucun. Et quand c’est leur tour, ils n’ont pas (et cela est plutôt normal dans le fond) la réaction de s’appliquer à eux mêmes la fameuse devise stirboisienne qui leur avait si bien réussi jusqu’à présent. La droite nationale fonctionne en interne selon une logique jacobine de pressions psychologiques qui ne correspond plus à l’air du temps, ni aux principes de respect de la personne et de sa liberté qui sont un des principes de son combat politique. Paradoxe…..
    Pour ce qui est de JM LP et de POUJADE en 57, c’est la tête qui avait trahi (ralliement au système), et non JM LP.
    Actuellement, les partants partent sans avoir d’autre explication que de dire qu’eux ne sont pas d’accord sur le fait que Carl LANG élu déjà 3 fois député européen ne le soit pas à coup sûr une quatrième fois : c’est recevable à titre personnel, mais ce n’est guère intéressant et politique vis à vis des électeurs.
    Tout ces divisions incessantes depuis 15 ans démontrent qu’une culture de gouvernement passe par l’acquisition d’une culture du débat en interne : d’où les disputes, et plus gênant, les fluctuations sur des sujets fondamentaux.
    Cela fait beaucoup de départs en effet : mais ce n’est pas tant le fait en soi, que ce qu’il manifeste pour toute cette famille politique qui est inquiétant. La situation de la France mérite plus d’abnégation personnelle, d’approndissement de la réflexion et de sens collectif des enjeux.

  6. Le Pen remplace le charter qu’il préconisait il y a dix, par le kärsher qu’il utilise avec délectation (si ce n’est avec obsession). Si bien que bientôt le FN sera tellement propre qu’on y comptera bientôt plus que lui et sa fille.
    Voilà ce qui arrive quand il n’est pas admis de contredire – fût-ce en privé – l’avis du Patriarche.
    Le Pen n’est en rien propriétaire des idées patriotiques. Et Le Pen doit le succès de son mouvement tant aux personnalités qui l’ont composé qu’à la figure de son leader historique.
    Qu’aurait pu faire Le Pen sans Jean-Pierre Stirbois en 1983 ? Qu’aurait fait Le Pen sans Mégret aux municipales de 1995 et aux régionales de 1998 ? Le FN aurait-il fait le meilleur score aux Régionales et Européennes de 2004 si Carl Lang n’y avait pas tête de liste ?
    Que Le Pen demeure humble et accepte la contestation, a fortioiri lorsqu’il s’avère que la stratégie lepéniste est contre-productive.
    Le Pen a viré tellement de monde que désormais le Front National ne repose plus sur rien. S’il s’agissait de jeunes cadres, ce ne serait pas gênant pour le parti ; mais au contraire, ce sont tous les cadres historiques du début des années 80 qui passent à la caisse sans autre forme de procès !
    La démocratie n’existe pas ; et au FN moins qu’ailleurs !
    Après, Le Pen peut bien critiquer la cacophonie gouvernementale, mais lui-même est incapable de tenir ses troupes au sein de son propre parti qui ne tardera pas à se réduire en peau de chagrin.

  7. @ Xtophe et Didier Lejeune
    Ce sont les mentalités de tous qui sont à changer. Vous reprochez un centralisme excessif au FN. A juste titre.
    Mais le bouc émissaire JM LP et sa fille ont bon dos. Car tous ceux qui sont partis ou partent du FN ont pratiqué les mêmes méthodes quand il étaient au FN, puis ensuite tant au MNR, que dans la Nlle Droite Populaire, où tout récemment encore exclusions, épurations, éclatement des instances dirigeantes et départs n’ont pas provoqué chez vous autant d’indignation sélective.
    Tant qu’il s’agira d’accuser le FN de défauts qui sont communs à toute la Droite Nationale, le débat n’avancera pas. Et on voit ainsi clairement que certains intervenants mènent une campagne de harcèlement systématique. La ficelle est un peu grosse.

  8. Précisions de Philippe Carhon concernant la biographie de Jean-Marie Le Pen :
    Plusieurs lecteurs me disent que JMLP a démissionné de son mandat de député pour rejoindre les rangs de la Légion en Algérie. C’est inexact.
    JMLP s’est mis en congé de l’Assemblée Nationale pour rejoindre l’Algérie en septembre 1956. A son retour, neuf mois après, il a retrouvé son siège de député de manière automatique mais en tant que non-inscrit puisqu’il a été entre-temps exclu de l’UFF de Poujade en mai 1957. Et il sera réélu en 1958.
    Cela ne remet en cause ni le mérite ni le courage de JMLP concernant son engagement militaire.
    En conclusion, JMLP a bien conservé son mandat de député malgré son exclusion de l’UFF. Savoir si il avait tort ou raison est un autre débat…
    Source :http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/biographies/IVRepublique/le-pen-jean-marie-20061928.asp
    Philippe Carhon

  9. @ Philippe CARHON
    Vos précisions sont parfaitement exactes. On peut y ajouter que c’est à propos de l’expédition de SUEZ dque P. POUJADE qui y était opposé, et vota contre, et JM LP qui y participa, se séparèrent définitivement.
    Le premier voulait faire du poujadisme un parti politique passant alliance avec d’autres, et le second pensait que le système était à l’agonie et qu’il fallait refuser tout compromis.
    De plus JM LP croyait à l’intégration comme citoyen français des musulmans d’Algérie, ce que refusaient la plupart des poujadistes et des partisans du maintien d’une Algérie Française.
    Comme quoi il y a des permanences derrière les apparences.
    Pour ce qui est du mandat, il y a une différence entre le tenir d’une élection législative par circonscription, et l’obtenir de manière assurée par une place éligible sur une liste composée par un parti.
    En 1958, JM LP fut réélu seul et sans Poujade, qui avait déjà disparu de la politique.

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