L'abbé Laurent Stalla-Bourdillon est curé de sainte Clotilde (7e) et directeur du Service Pastoral d'Études Politiques (SPEP), enseignant au Collège des Bernardins et à l'Institut Supérieur de Formation de l'Enseignement Catholique d'Ile-de-France.Il a publié une tribune dans Le Figaro. Extrait :
"Frappés par la forte abstention lors des récentes élections municipales et touchés par le retrait soudain d'un leader politique, nous sentons l'urgence de redire combien la vie commune ne peut se passer de l'action politique. La classe politique perçoit-elle le désarroi des Français? L'indice de confiance est souvent faussé par la résonance médiatique. L'attention des personnalités politiques pour la vie en société se semble plus évidente. Au moment où la tentation du pouvoir et le pouvoir de l'image paraissent enfermer les dirigeants dans un périmètre d'apesanteur, il faut redire que le bien commun reste au cœur du service politique, une somme d'engagements, de convictions et souvent de foi. Pourtant la vie spirituelle des responsables politiques semble, elle, avoir disparu des écrans radar. Le rayonnement médiatique éclipse la lumière de leurs convictions profondes sur la vie. Le retrait soudain de Jean-Louis Borloo révèle à tous un autre champ de vérité: l'homme devant sa propre finitude. Trop souvent la quête naturelle et commune de Dieu (synonyme de vérité) s'estompe pour une rapide divinisation de l'homme par le pouvoir politique, économique, technique… Existe-t-il encore quelqu'un devant qui s'incliner pour qui siège au sommet de l'État? Aussi puissant soit-il, l'homme est et reste mortel et cette énigme demeure la clé de toute entreprise politique. On ne peut – à moins d'aveuglement coupable – occulter cette réalité. Les Français sont sensibles à la manière dont le responsable politique entre dans un processus de choix à la lumière de sa propre finitude. […]"