O. Carter Snead, expert renommé en bioéthique publique et ancien directeur du de Nicola Center for Ethics and Culture à l’Université de Notre Dame (USA), a récemment témoigné devant le Comité du Sénat américain pour la Justice. Le thème de son exposé était: « Franchir la ligne : Interdictions de l’avortement et déplacements interétatiques pour des soins après Dobbs » (Dobbs étant la décision de la Cour suprême de juin 2022 qui redonnait le pouvoir de légiférer sur l’avortement aux Etats).
Considéré comme l’un des principaux experts mondiaux en bioéthique, Snead a souligné que la décision de la Cour suprême dans l’affaire Dobbs a restauré l’autorité des citoyens pour aborder la question de l’avortement par le biais de leurs représentants élus, mettant ainsi les États-Unis « en accord avec les nations du monde entier qui ont toujours abordé la question par le biais du processus politique ». Il a noté que la majorité des pays dans le monde « restreignent l’avortement volontaire entre 10 et 14 semaines de grossesse ». Il a également exhorté les législateurs à clarifier leur position sur les limites de l’avortement volontaire, en soulignant le nombre élevé d’avortements tardifs aux États-Unis et la nécessité de caractériser de manière équitable le paysage juridique actuel, notamment en apportant des faits sur les récentes affaires très médiatisées du Texas. Enfin, Snead a invité les membres du comité à envisager le contexte humain dans lequel se pose la question de l’avortement, en les encourageant à voir cette problématique comme une crise touchant une mère et son enfant, et à collaborer malgré les différences pour venir en aide à ces personnes tout au long de leur vie. Une façon de reposer correctement le débat (alors qu’en France, on continue à dire mensongèrement que la Cour suprême à “interdit” l’avortement aux Etats-Unis et qu’on continue à ne voir le sujet que sous l’angle du “droit des femmes” sans évoquer les autres personnes impliquées dans l’avortement volontaire, à commencer par le bébé, et sans davantage évoquer les conséquences graves de l’avortement sur les femmes qui, au nom d’un féminisme idéologique, se trouvent)
Les travaux de recherche de Snead portent sur des questions liées à l’avortement, à la neuroéthique, à la recherche sur l’embryon humain, à la procréation médicalement assistée et aux décisions relatives à la fin de vie. Il est l’auteur de « Ce que signifie être humain : le cas du corps en bioéthique publique », reconnu comme l’un des « dix meilleurs livres de 2020 » par le Wall Street Journal. En 2022, il a été cité dans le New York Times comme l’un des « dix livres pour comprendre le débat sur l’avortement aux États-Unis ».
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