Le Secours catholique publie son rapport 2016 sur l'État de la pauvreté en France. Extrait (page 14) :
"Les familles monoparentales, dont les mères isolées constituent la très grande majorité, représentent toujours la plus grande part des ménages accueillis (28,8 %), suivies des hommes seuls (22,8 %). Ces deux types de ménages apparaissent par ailleurs comme les plus vulnérables à la pauvreté extrême : la proportion de familles monoparentales est en effet plus de trois fois plus importante au Secours Catholique que dans l’ensemble de la population française."
Le Figaro évoque Caroline, propriétaire d'un salon de coiffure dans la Drôme, qui a basculé dans la précarité depuis son divorce :
"L'histoire de Caroline pourrait ressembler à celle de nombreux Français. Une vie familiale relativement tranquille, un salaire convenable et l'envie de se lancer dans un projet professionnel. Puis les coups durs, les petits accidents de la vie. On se met à compter les sous, à arbitrer les dépenses et à chercher de l'aide pour ne pas tomber dans la précarité. […] Tout a commencé en 2011 lorsqu'elle a ouvert son salon de coiffure à Valence, dans la Drôme. Elle qui travaillait dans la coiffure depuis longtemps rêvait d'avoir sa propre clientèle. Mariée, mère d'un petit garçon, la jeune femme s'investit sans compter dans ce projet, contracte des prêts, effectue de nombreux travaux. «Je partais de rien. Je n'avais pas de clients et n'arrivais pas à me dégager un salaire», retrace-t-elle. «Mais mon mari était là et assurait les dépenses courantes, donc tout allait bien». La situation se complique trois mois plus tard, quand le couple se sépare. «Je me suis retrouvée toute seule avec mon fils, sans revenu et sans pension alimentaire», se souvient-elle. Sa mère prend le relais et l'aide financièrement pour payer les loyers et les factures. Entre-temps, son comptable commet des erreurs de trésorerie et lui fait perdre beaucoup d'argent, ajoute-t-elle. «Et j'ai dû refaire un emprunt supplémentaire pour renflouer les caisses». Caroline tient bon. Son salon de coiffure commence à se remplir «mais les charges restaient trop importantes pour que je puisse gagner ma vie». En 2014, elle rencontre un nouveau compagnon avec qui elle s'installe rapidement. «N'ayant toujours pas de revenu, il payait le loyer, les factures, ça allait beaucoup mieux». Le jugement de divorce tombe et lui permet de récupérer une pension alimentaire pour son fils, aujourd'hui âgé de sept ans. Puis, Caroline tombe enceinte d'un deuxième petit garçon. «Mais je me suis rapidement retrouvée seule. Le père est parti trois mois après la naissance de mon fils», soupire-t-elle. On est en novembre 2015. «Et c'est là que les vrais ennuis ont commencé»."
Communiqué de Jean-Frédéric Poisson :
"A quelques heures du troisième débat à la primaire, le Secours catholique a publié un rapport alarmant sur l’état de la pauvreté en France en 2016 et a souhaité interpellé publiquement les candidats à la primaire de la droite et du centre sur ce sujet. J'ai souhaité répondre à cette interpellation par une lettre ouverte. La défense du plus fragile est en effet au cœur de mon engagement politique. La montée de la pauvreté est une réalité que nous ne pouvons plus ignorer.
Face à cela, réparer les dégâts causés par les excès du libéralisme n'est pas suffisant. Ce sont les fondements même de notre économie qu'il faut interroger. C'est tout le logiciel politique que je veux changer ! Prendre conscience que l’homme est fondamentalement lié à sa fragilité est l’unique moyen de cesser de voir les politiques de lutte contre la pauvreté comme un dispositif cloisonné, et dont l’objet est simplement de réparer les dégâts que le reste de nos politiques provoquent. Contre une société atomisée, je veux redonner à la France ses solidarités naturelles. C’est la raison pour laquelle je donne tant d’importance à la politique familiale. Face à un système allocataire devenu illisible et inefficace, je plaide pour l'instauration d'un revenu de base universel en lieu et place de toutes les allocations sociales existantes.
Pour réconcilier les Français avec le travail, je veux, non pas abroger les 35 heures, mais agir sur les conditions et environnement de travail, le niveau des salaires, la conciliations entre vie professionnelle et vie familiale. Je refuse un monde dominé par les logiques consuméristes, les politiques monétaires, les traités de commerce internationaux. C'est cela aussi le sens de ma candidature à la primaire !"
Dans sa lettre, il précise :
"Nous devons également changer de regard sur la pauvreté. Elle n’est pas uniquement un problème matériel mais aussi un problème moral. Comme vous le soulignez dans votre rapport, Il se fait jour, aujourd’hui en France, d’un terrible déficit de relations humaines. Contre une société atomisée, je veux redonner à la France ses solidarités naturelles. C’est la raison pour laquelle je donne tant d’importance à la politique familiale. Les corps intermédiaires, sont les mieux placés pour retisser du lien social. Les associations, dont notre pays est si riche, ont à ce titre un rôle particulier à jouer."