Les fondateurs du Canon français, que nous avions interrogé lors de la création de leur marque, ont déposé plainte contre 13 élus d’Ille-et-Vilaine, après la publication d’un communiqué appelant à l’interdiction de leurs banquets. La société d’événementiel dénonce une campagne de désinformation et une atteinte à ses libertés fondamentales.
La plainte vise les élus pour diffusion de fausse nouvelle, mise en danger de la vie d’autrui, entrave à la liberté d’entreprendre et de se réunir, ainsi que provocation à un attroupement risquant un trouble à l’ordre public. Elle fait suite à un texte signé le 31 octobre par plusieurs parlementaires et maires d’Ille-et-Vilaine, demandant au préfet d’interdire les banquets géants du Canon français programmés les 8 et 9 novembre au château de Blossac, à Goven. Les signataires, parmi lesquels les députées NFP Marie Mesmeur et Mathilde Hignet, ou encore le sénateur écologiste Daniel Salmon, accusent les organisateurs «d’instrumentaliser les fêtes populaires à des fins de propagande pour faire la promotion de l’idéologie d’extrême droite». Ils affirment également que l’entreprise est «financée par le milliardaire réactionnaire Pierre-Édouard Stérin » et citent des «saluts nazis» ou des «chants à la gloire du Rassemblement national» qui auraient été observés lors de précédents banquets.
Des accusations «gravement diffamatoires», selon les responsables du Canon français. Géraud de La Tour, cofondateur de l’entreprise, déclare au Figaro :
«Ils diffusent de fausses informations nous concernant». «Tout ce qui est évoqué sur de prétendus chants politiques à la gloire de Bardella ou des symboles d’extrême droite n’a jamais eu lieu lors de nos événements. Et si cela s’était produit, notre service de sécurité aurait immédiatement exclu les fauteurs de troubles. Nous avons une charte stricte : nos banquets sont des fêtes apolitiques et conviviales.»
«Nos événements sont publics, nous les filmons, et jamais je n’ai constaté le moindre débordement. Il n’y a par ailleurs jamais eu de problème de quelque nature que ce soit.»
Quant au rattachement présumé au projet Périclès, un programme d’influence financé par Pierre-Édouard Stérin :
«C’est complètement faux. Nous avons traité avec un fonds d’investissement qui appartient effectivement à ce monsieur, mais il n’a jamais rien investi dans notre entreprise. Il a simplement acheté des titres, nous ne l’avons jamais rencontré». «Une fois encore, ce sont de fausses rumeurs.»
Créé en 2021, le Canon français revendique une célébration de la convivialité et du terroir. Ses grands repas festifs, inspirés de l’Oktoberfest ou des fêtes de Bayonne, réunissent plusieurs centaines de convives autour de musiques et produits régionaux.
«Nous sommes des entrepreneurs», «nous organisons des événements inspirés des grandes fêtes populaires françaises, qui plaisent au public. Nous ne souhaitons pas alimenter une polémique : nos banquets sont avant tout des moments de partage et de convivialité qui mettent en avant la gastronomie et la France, un pays que nous aimons.»
Le banquet du 9 novembre, déjà complet, est maintenu.
