Le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade s’est exprimé hier à l’Assemblée nationale :
Monsieur le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, nous voilà à cinq jours d’une élection majeure pour le pays, où deux visions s’affrontent : d’un côté, celle d’une Europe ambitieuse, qui veut se faire respecter et qui place au cœur de son projet la liberté, la protection et le progrès (« Arrêtez ! » sur les bancs du groupe LR) ; de l’autre, celle de la division, du rétrécissement de la France et de la soumission de l’Europe. Plus on approche de ce scrutin, plus s’affirment les forces extérieures qui cherchent à défaire l’Union européenne.
Ce week-end, deux événements notables ont illustré le rôle joué par les nationalistes en France et ailleurs en Europe dans cette tentative de déstabilisation de l’Europe. Le premier événement, c’est la venue à Paris de Steve Bannon, idéologue identitaire venu faire basculer l’Europe sous le poids des fake news, comme il a fait basculer l’Amérique vers Donald Trump. Le second événement, c’est la publication d’une vidéo qui montre le chef du parti d’extrême droite autrichien, le FPÖ, négocier le financement illégal de son parti et le rachat d’un quotidien populaire avec une pseudo-oligarque russe. (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe LR.) Avec ces deux événements, les masques tombent (« Benalla ! » sur les bancs du groupe LR et parmi les députés non inscrits) puisque les nationalistes européens, qui n’ont que l’intérêt national à la bouche, conspirent au grand jour pour affaiblir leur pays et ouvrir grand les portes de l’Europe à des forces étrangères hostiles à nos intérêts.
Or, comme l’a rappelé le Président de la République ce matin, ces élections ne doivent pas servir à consacrer des grandes puissances extérieures face auxquelles aucun pays européen ne saurait lutter seul. Ces élections doivent rester européennes et faire émerger une vision ambitieuse pour l’Europe, parce que l’Europe n’est pas une abstraction mais se trouve au cœur de nos vies. Ce que vont décider les Européens pourrait changer leur vie et celle des prochaines générations.
Plus grave : dans un communiqué délirant, Richard Ferrand, Président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, Claude Bartolone, Patrick Ollier, Jean-Louis Debré, Louis Mermaz, anciens Présidents de l’Assemblée nationale, deviennent de grands résistants :
La Nation assemblée ne peut recevoir d’ordres
Notre pays va bientôt célébrer le 230e anniversaire de la Révolution française, qui se confond avec celui de l’Assemblée nationale.
Le 23 juin 1789 en effet, alors qu’une majorité de députés s’étaientconstitués en une assemblée unique, le marquis de Dreux-Brézé, maître des cérémonies du roi, voulut contraindre le tiers état à rester à sa place. « Il me semble que la Nation assemblée ne peut recevoir d’ordres », répond alors Jean-Sylvain Bailly, le premier président de l’Assemblée nationale. Avant même que Mirabeau n’invoque la volonté du peuple, c’est la souveraineté de la Nation qui se trouve alors affirmée, pour la première fois en France.
Un maître des cérémonies nettement plus sombre, au service d’intérêts étrangers celui-là, fait aujourd’hui la tournée des médias pour dire à la Nation française ce qu’elle doit faire. Ainsi, pour combattre une Europe rendue responsable de tous les maux, il faudrait suivre les injonctions lancées depuis une suite d’un grand palace parisien par un conseiller de l’ombre de Donald Trump, recyclé en lobbyiste multicarte de l’Internationale populiste.
Car le parti de l’étranger, en 2019, ce n’est pas l’Europe, dont nous faisons partie et que nous bâtissons. Le parti de l’étranger, c’est ce nationalisme de dominés qui, en sabotant l’Europe, ne tend en réalité qu’à vassaliser les peuples aux États-continents militarisés. Au lieu d’une France forte dans une Europe forte, les populistes préfèreraient une France seule, comme si l’isolement et l’autarcie n’avaient pas toujours mené au déclin. L’Histoire nous a montré, au contraire, tous les dangers du cloisonnement et du protectionnisme, que les pays européens ont payé si cher au XXe siècle. Plus jamais notre continent ne sera un champ clos où s’affrontent des géants. Les méga-puissances économiques et militaires d’aujourd’hui ont peut-être envie d’exercer une sorte de protectorat sur de petits États, fragilisés, divisés, balkanisés; nous ne voulons pas d’une telle fragmentation.
L’Union européenne, démocratique et régulatrice, respectueuse despeuples et de leur environnement, constitue la seule réponse sérieuse, le seul rempart à cette menace. Et, n’en déplaise au maître des cérémonies de l’ultradroite, ce n’est pas Bruxelles qui l’a imposée : ce sont les nations européennes, à travers leurs institutions démocratiques, leurs parlements nationaux et leurs procédures référendaires, qui l’ont mise en place. […]
Du grand délire paranoïaque. Et les mêmes vont se moquer de Philippe de Villiers, qui déroule les preuves de la collusion des “pères fondateurs” de l’Union européenne avec les intérêts américains…
DUPORT
La division, le rétrécissement de la France et la soumission ?
Mais c’est ce que l’on vit au quotidien sous le gouvernement Macron !
Magistro78
Cela sent la panique chez les nains de jardin.
Avec Attali en grand chantre du cosmopolitisme antinational faiseur de Macron, ils sont vraiment crédibles…
philippe paternot
steeve bannon étant classé comme d’extrême droit, populiste, trumpiste doit être considéré comme un pestiféré
Malraux, 1948, postface des “conquérants”
les techniques discursives du stalinisme, c’est d’abord de déshonorer l’adversaire, rendre impossible la discussion, attaquer surtout sur le plan moral, il faut que l’adversaire soit un scélérat.
le son unique de cette propagande c’est l’indignation, la fin qui justifie les moyens…