Le 2 février 2007 à Maisons-Alfort, le candidat Nicolas Sarkozy en campagne avait affirmé :
«Je souhaite qu’une allocation familiale soit versée dès le premier enfant parce que le premier enfant représente une charge très lourde pour les jeunes couples qui sont au début de leur vie professionnelle, qui souvent enchaînent les petits boulots et sont confrontés à la précarité».
Un an et demi après, la mesure ne semble plus guère d'actualité. Mardi, Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la famille a affirmé qu'elle n'était pas une priorité, parce que les Français ne sont pas si demandeurs que cela d'allocations familiales… La secrétaire d'Etat s'appuie sur une "récente" étude du Crédoc (centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), qui date… de 2006 !
Non content de ne pas honorer les promesses présidentielles en mettant en place des allocations au premier enfant, le gouvernement a sabré au printemps dans les dispositifs existant. Depuis mai dernier, les deux majorations successives des allocations familiales prévues quand les enfants atteignaient 11 ans (33€) et 16 ans (60€) ont ainsi été supprimées et remplacées par une majoration unique de 60€ quand l’adolescent atteint 14 ans. Après avoir vainement tenté de faire croire que les familles ne seraient pas perdantes dans l'affaire, la secrétaire d'Etat chargée de la famille avait ressorti devant les députés la même étude du Credoc…
Depuis, l’étude revient à tout bout de champ : dans un entretien à Valeurs actuelles en juin, dans un entretien à Enfance Magazine en août, dans un discours lors de l’inauguration de la CAF de Paris en octobre, où Morano répète encore :
«Comme le montre une étude récente [sic] du CREDOC, l’enjeu fondamental de la politique familiale au cours des années à venir, ce seront les services aux familles et les équipements plus que l’évolution des prestations financières, et c’est d’ailleurs le souhait des Françaises et des Français».
A l’UNAF (Union nationale des associations familiales), on est forcément en désaccord avec l’utilisation compulsive de cette enquête, qui permet de justifier le report des promesses présidentielles et les coupes dans les prestations existantes :
"Cela n'a pas beaucoup de sens. On trouve des études qui disent exactement l’inverse. En 2005, à propos de la PAJE (prestation d’accueil du jeune enfant), une étude auprès de 3000 familles ayant des enfants entre 0 et 3 ans montrait que 60% des familles étaient plus sensibles aux prestations financières, qui permettaient de cesser le travail pour s’occuper des enfants. Mais de toute manière, les équipements et les prestations ne doivent pas être opposés : les familles ont besoin de services, et aussi d’allocations familiales. C’est évidemment complémentaire".
Michel Janva (merci à Amédée)
Serval
http://www.chartedelaparentalite.com/
mère de 6 enfants
comment peut-on dire que les familles n’ont pas besoin d’allocations familiales quand on voit ce qu’il faut débourser pour nourrir et habiller ses enfants correctement, surtout en ce moment, sans parler de tous les autres besoins matériels induits par le système, auquel il faut résister….