D’Antoine Bordier :
Au Portugal, à Fatima, 70 000 personnes se sont réunies ce 13 octobre 1917. C’est le jour de la dernière apparition mariale. La Vierge Marie avait prévenu les voyants : « Je ferai un miracle le mois prochain ». A l’heure du réchauffement climatique, reportage au cœur même de la danse du soleil et du fameux SECRET.
Il faut 10 jours à pied, ou 9h00 en voiture pour aller de Lourdes à Fatima, distants de 1033 km. A Toulon où il vit, Yves de Lassus, Joseph de Belfont (son nom d’écrivain), feuillette son ouvrage, Mystères et vérités cachées du troisième secret de Fatima. Ancien marin, profondément catholique, il a sillonné l’histoire des apparitions de Fatima, comme les mers, et, en connaît les moindres ressacs. Tel un explorateur, il s’est plongé dans ce lieu qui se trouve à une heure en voiture au nord de Lisbonne. Il est le fondateur de l’association Cap Fatima et du site internet www.fatima100.fr. Les voyants que sont Francesco, Jacinta et Lucia l’émerveillent encore. Pour lui,
« les apparitions de la Vierge Marie à Fatima, le secret qu’elle a confié aux enfants, ne peuvent pas se résumer à la fin des temps. Il ne s’agit pas de la fin du monde. Il s’agit plutôt de la fin d’un temps. Marie nous dit : ‶ A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. ″ Elle nous parle de la conversion de la Russie, et, d’un temps de persécution. »
On le voit bien nous y sommes revenus à ces temps de persécution, au Proche-Orient, en Asie, et, maintenant en Europe avec ces atteintes à la liberté de culte, et, ces nouveaux martyrs de la foi.
A Fatima, Marie montre l’Enfer à des enfants qui ont 7, 9 et 10 ans. C’est un moment d’horreur absolu où les enfants voient les âmes des pécheurs brûler. Heureusement, la présence de Marie leur voile l’intensité de ce moment. Dès 1915-1916, alors que la Première Guerre fait rage, l’Ange du Portugal apparaît aux enfants et les prépare à la venue de la Vierge Marie. Déjà, il leur parle de sacrifices. Au fil du temps, l’Eglise semble avoir oublié le sujet : faire des sacrifices, dans un but eschatologique. Pourtant la Vierge, elle-même, le redira directement aux enfants. Marie apparaîtra les 13 de chaque mois, de mai à octobre 1917. Sauf en août où elle leur apparaît le 19, car ils avaient été arrêtés et empêchés de se rendre au lieu d’apparition. Ils vivent une certaine persécution : dans leur famille, d’abord ; puis, dans leur milieu social.
Auparavant, la Vierge leur a confié un secret que l’on appelle communément « les 3 secrets ». Le fameux 3è secret de Fatima a fait couler beaucoup d’encre. Les papes successifs ont douté, puis, n’ont pas voulu le révéler. Il aurait, finalement, été plus ou moins révélé dans sa totalité. Ce 3è secret, certains on dit qu’il s’agissait de l’attentat du Pape Jean-Paul II, le 13 mai 1981. Pour Yves de Lassus,
« le secret de Fatima ne s’est pas encore totalement réalisé. Mais, nous y sommes. Nous devons apprendre ou réapprendre à lire les signes des temps. Fatima est en quelque sorte une annonciation, un peu apocalyptique, il est vrai, des temps que nous sommes en train de vivre. A Fatima, Marie nous demande, aussi, instamment de nous convertir, de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, de réciter le rosaire en famille, de pratiquer la dévotion aux 5 premiers samedis du mois. Elle demande aux enfants, qui ont déjà commencé dès 1915, de faire des sacrifices pour obtenir la conversion des pécheurs. »
Fatima se termine avec le miracle du soleil « qui danse, et, qui sèche en un instant les vêtements boueux et trempés des 70 000 témoins présents à la Cova da Iria, le lieu d’apparition ». C’est un miracle d’actualité, à l’heure du réchauffement climatique et qui rappelle l’Apocalypse.
Le livre de l’Apocalypse
Pour bien comprendre où nous en sommes, il faudrait relire le livre de l’Apocalypse de saint Jean, les chapitres 12 et 13. Au chapitre 12, il est écrit :
« Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d’un enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance. Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône, et la Femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place, pour qu’elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Il y eut alors un combat dans le ciel : Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec ses anges, mais il ne fut pas le plus fort ; pour eux désormais, nulle place dans le ciel. »
« A la fin mon Cœur Immaculé triomphera »
A Fatima, Marie parle du chapelet, de conversions, de guerres, de troubles, de sacrifices. Mais, ce n’est pas nouveau. A Paris, rue du Bac, Elle donne sa Médaille Miraculeuse. A l’Ile-Bouchard, Elle sauve la France du désastre communiste, et veux donner du bonheur aux familles. A Lourdes, Elle déclare son Immaculée Conception, et, annonce sa victoire finale. Yves en est persuadé : « nous allons vers des temps de plus en plus tourmentés. L’Eglise ne doit plus se taire. Seule la Vierge Marie nous sauvera des tourments à venir. ‶ A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. ″ » Pour l’heure, en ces temps de crises mondiales, de pandémies, de déchristianisation ; en ces temps où les familles et la vie sont attaquées, disséquées, divisées et manipulées, nos regards se portent vers la Trinité et la Sainte Famille. A Bethléem, Joseph et Marie ont bien du mal à trouver une chambre pour la naissance du Fils de Dieu. Il n’est pas accueilli. Finalement, c’est en s’écartant de la ville, que Joseph trouve cette pauvre étable. Et, là, dans la nuit étoilée, naît, ce 25 décembre, l’Emmanuel. Il vient nous sauver. Il est « le chemin, la vérité, et, la vie. »
Ce samedi 13 octobre 1917
Pour comprendre ce qui s’est passé ce jour-là, le mieux est d’écouter le témoignage qu’en a donné le père de Jacinthe et de François. (Source : le livre de sœur Françoise de la Sainte Colombe, Francisco et Jacinta, si petits et si grands !)
« La foule était si serrée qu’on ne pouvait la traverser. Alors, un chauffeur prit dans ses bras ma Jacinthe et, à force de bourrades, s’ouvrit un passage jusqu’aux poteaux où pendaient les lanternes, en criant : Laissez passer les petits qui ont vu Notre-Dame ! Je me mis à leur suite. Jacinthe, en me voyant au milieu de tant de gens, se mit à crier, effrayée : N’étouffez pas mon Papa ! N’étouffez pas mon Papa ! L’homme qui portait Jacinthe la mit enfin à terre, près du chêne-vert. Mais là aussi, la foule était dense et la petite pleurait. Alors Lucie et François la mirent entre eux. Nous étions parvenus à la Cova da Iria, près du chêne-vert, raconte Lucie, quand je me sentis poussée par un mouvement intérieur, et demandai à la foule de fermer les parapluies pour réciter le chapelet.
Du haut de la route, abrités dans leurs voitures, tous ceux qui n’avaient pas eu le courage de s’aventurer dans le bourbier argileux de la Cova assistèrent alors à un spectacle stupéfiant : À un moment donné, nota l’un d’eux, cette masse confuse et compacte ferma les parapluies, se découvrant ainsi dans un geste qui devait être d’humilité ou de respect, mais qui me laissa surpris et plein d’admiration, car la pluie, avec obstination, mouillait toujours les têtes, détrempait et inondait tout. Cependant, quelques minutes avant le miracle, il cessa de pleuvoir. Le soleil perça victorieusement l’épaisse couche de nuages qui le cachait jusque-là, et brilla intensément. À l’heure des montres, il était presque 13 h 30, c’est-à-dire environ midi à l’heure solaire. En effet, pour adopter l’heure des belligérants, le gouvernement portugais avait alors imposé au pays une heure légale qui avançait de quatre-vingt-dix minutes sur l’heure solaire.
L’apparition
Tout à coup, les trois enfants virent l’éclair, et Lucie s’écria : Silence ! Silence ! Notre-Dame va venir ! Notre-Dame va venir ! Notre-Dame apparaissait déjà au-dessus du chêne-vert, posant ses pieds sur les rubans de soie et les fleurs, pieusement disposés la veille par la fidèle Maria Carreira. Alors, le visage de Lucie devint de plus en plus beau et prit une teinte rose ; ses lèvres s’amincirent. Jacinthe, dans un geste de sainte impatience, donna un coup de coude à sa cousine et lui dit : Parle, Lucie, Notre-Dame est déjà là ! Lucie revint à elle-même, respira deux fois profondément, comme quelqu’un qui n’avait plus le souffle, et commença son entretien, d’une politesse toujours aussi exquise, avec Notre-Dame.
- Que veut de moi Votre Grâce ?
- Je veux te dire que l’on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l’on continue toujours à réciter le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux.
- J’avais beaucoup de choses à vous demander : de guérir quelques malades et de convertir quelques pécheurs, etc.
- Les uns oui, les autres non. Il faut qu’ils se corrigent, qu’ils demandent pardon pour leurs péchés.
Et, prenant un air plus triste :
- Que l’on n’offense pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé !
- Vous ne voulez rien de plus de moi ?
- Non, je ne veux rien de plus de toi.
- Alors, moi, je ne demande rien non plus.
Comme le 13 septembre, pendant que Notre-Dame s’entretenait avec Lucie, la foule put voir par trois fois se former autour du chêne-vert la même nuée qui s’élevait ensuite dans l’air avant de se dissiper. Un autre signe se renouvela pour la seconde fois, lorsque Notre-Dame remonta dans le ciel, au moment où Lucie s’écria : Elle s’en va ! Elle s’en va ! À cet instant, rapporte Maria dos Anjos, ma mère sentit le même parfum que celui du 19 août !
Le miracle du soleil
Puis Lucie cria : Regardez le soleil !
Ouvrant alors les mains, raconte Lucie, Notre-Dame les fit se réfléchir sur le soleil et, pendant qu’Elle s’élevait, le reflet de sa propre lumière continuait à se projeter sur le soleil. Ce fut alors que l’on put regarder parfaitement le soleil, rapporte le père de Jacinthe et de François, sans en être incommodé. On aurait dit qu’il s’éteignait et se rallumait, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre. Il lançait des faisceaux de lumière, de-ci, de-là, et peignait tout de différentes couleurs : les arbres, les gens, le sol, l’air. Mais la grande preuve du miracle était que le soleil ne faisait pas mal aux yeux. Nul n’aurait pu imaginer ce qui survint alors : le soleil eut quelques secousses puis se mit à tourner sur lui-même. Tout le monde demeurait immobile. Tout le monde se taisait… Tous regardaient le ciel. À un certain moment, le soleil s’arrêta, et puis recommença à danser, à tournoyer ; il s’arrêta encore une fois, et se remit encore une fois à danser, jusqu’au moment, enfin, où il parut se détacher du ciel et s’avancer sur nous. Ce fut un instant terrible !
Il produisait différentes couleurs : jaune, bleu, blanc ; et il tremblait, tremblait tellement ! il semblait une roue de feu qui allait tomber sur la foule. On criait : “ Ô Jésus ! nous allons tous mourir ! ” “ Ô Jésus ! nous mourons tous ! ” D’autres s’écriaient : “ Notre-Dame, au secours ! ” Et ils récitaient l’acte de contrition. Il y avait même une dame qui faisait sa confession générale, et disait à haute voix : “ J’ai fait ceci, j’ai fait cela… et cela encore ! ”
Finalement, le soleil s’arrêta, et tous poussèrent un soupir de soulagement. Nous étions vivants, et le miracle annoncé par les enfants avait eu lieu. La promesse de Notre-Dame s’était réalisée à la lettre. Tous avaient vu. Maria Rosa aussi ! Son témoignage fut donc d’autant plus probant que son opposition avait été, depuis le début, tenace et systématique. Maintenant, déclarait-elle, on ne peut pas ne pas y croire ; car le soleil, personne ne peut y toucher. Durant les dix minutes où la foule put contempler le grandiose miracle cosmique, les trois voyants jouissaient d’un spectacle différent. La Vierge Marie réalisait pour eux ses promesses du 19 août et du 13 septembre. Il leur fut donné d’admirer, en plein ciel, trois tableaux successifs.
La vision de la Sainte Famille, de Notre-Dame des Douleurs, et de Notre-Dame du Mont-Carmel
Ecoutons maintenant Lucie relater cette vision : Notre-Dame ayant disparu dans l’immensité du firmament, nous avons vu, à côté du soleil, Saint Joseph avec l’Enfant-Jésus et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l’Enfant-Jésus semblaient bénir le monde avec des gestes qu’ils faisaient de la main en forme de croix. Peu après, cette Apparition ayant cessé, j’ai vu Notre-Seigneur, et Notre-Dame qui me donnait l’impression d’être Notre-Dame des Douleurs. Notre-Seigneur semblait bénir le monde, de la même manière que Saint Joseph. Cette Apparition disparut, et il me sembla voir encore Notre-Dame sous l’aspect de Notre-Dame du Carmel, parce qu’Elle avait quelque chose qui pendait de sa main. Ce “ quelque chose ” était le scapulaire. Lorsque le soleil reprit sa place, mais pâle et sans éclat, se produisit un fait inexplicable naturellement. Tous ces gens, qui avaient été trempés par la pluie, se trouvèrent soudain, avec joie et stupéfaction, complètement secs. La Très Sainte Vierge avait ainsi multiplié les merveilles, en Mère attentive et bienfaisante, pour confirmer la vérité des affirmations des enfants. Lucie redisait à la foule, le message que la Vierge venait de lui confier : Faites pénitence ! Faites pénitence ! Notre-Dame veut que vous fassiez pénitence. Si vous faites pénitence, la guerre finira… Faire pénitence, en portugais, équivaut à “ se convertir, revenir à Dieu, fuir le péché ”. Elle paraissait inspirée… C’était vraiment impressionnant de l’entendre. Sa voix avait des intonations comme la voix d’un grand prophète. »
Reportage réalisé par Antoine Bordier, auteur, consultant et journaliste
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