Le quotidien Le Monde a refusé de publier le démenti de sa fausse information sur le ministère russe des Affaires étrangères, rapporte dans un communiqué la diplomatie russe. Le 27 janvier, ce journal a publié un article de son ancien correspondant à Moscou qui renfermait une fausse information prétendant que le ministère avait durci l’octroi de visas aux journalistes étrangers, ainsi que l’accréditation de ces derniers. Dans son communiqué, la Russie exprime :
«Nous nous voyons de nouveau dans l’obligation de soulever le problème de non-respect par le grand journal français Le Monde de ses engagements, refusant à la partie, victime d’une fausse information, à savoir le ministère russe des Affaires étrangères, le droit d’y répondre dans les pages du quotidien».
Début février, l’ambassade de Russie à Paris avait envoyé une lettre du département de l’information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères, accompagnée d’un démenti de la fausse information publiée dans le journal Le Monde, au nom de son rédacteur en chef Jérôme Fenoglio.
«Pendant deux semaines, le quotidien français n’y a aucunement réagi. Notre lettre n’a pas été publiée, alors que les lecteurs du journal se sont trouvés induits en erreur suite à la publication d’une information qui ne correspondait pas à la réalité. Après des appels répétés adressés à la rédaction par l’ambassade russe à Paris, nous avons finalement reçu une réponse libellée comme suit: “Nous avons lu avec intérêt votre lettre, mais ne voulons pas la publier”».
La diplomatie russe souligne que par cela le journal français n’a pas seulement refusé au ministère des Affaires étrangères d’un État étranger le droit de démentir publiquement une information ne correspondant pas à la réalité, mais a violé le principe clé de l’éthique journalistique.
«Refuser à la partie intéressée la possibilité de répondre dans les pages de l’édition à des imprécisions et des falsifications la concernant signifie violer une série de documents internationaux, notamment la Déclaration de principe sur la conduite des journalistes de 1954, la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes de 1971 [la Charte de Munich, ndlr] et la Charte d’éthique mondiale des journalistes de 2019».