De Pierre Mylestin :
Le progressisme a ce je ne sais quoi de fondamentalement surréaliste. En son sein se gave le féminisme, le terme de sein ici usité est évidemment dénué de toute transgression subodorant un sexisme machiste immanent à l’homme blanc catho de moins de 50 ans qui écrit ces quelques lignes. Le féminisme, premier des transhumanismes qui mène de front depuis Mai 68 le combat pour la justice sociale intégrale, comprenez l’émasculation définitive d’un patriarcat fantasmé reprenant certaines des caractéristiques sus-mentionnées. Outre-Atlantique, et bientôt chez nous, les Social Justice Warriors, SJW pour les intimes, groupuscule idéologique né du ventre fécond dudit progressisme, biberonné dans les campus universitaires ricains, prend actuellement d’assaut les studios de Hollywood.
Jusque-là le cinéma a connu deux révolutions majeures. La première, le passage du noir et blanc à la couleur. La seconde, plutôt tendance antiraciste, avec le passage de la couleur au noir tout court. Deux progrès ne venant jamais seuls, une troisième révolution se confirme; à la saga du métissage obligé sur grands, petits et très petits écrans, se greffe actuellement la révolution LGBT, celle-ci de couleur arc-en-ciel.
Cette dernière se traduit par la production à coups de billets verts de reprises cinématographiques de films d’action et de super-héros masculins à la sauce «osez le clitoris» où le mâle est remplacé par la femelle à l’émancipation conscientisante. Une liste de plus en plus étoffée de franchises cinématographiques qui jouent ostensiblement la carte du «Get Woke». Get Woke, en dialecte progressiste, la prise de conscience de certaines injustices que l’homme blanc tente d’imposer par le biais du patriarcat: le conservatisme, le sexisme, le racisme, le genre, la xéno-trans-homo-climato-Greta-etc-phobie ou toute autre injustice sociale consubstantielle à ce patriarcat honni.
L’oligarchie LGBTphile monopolise donc l’agenda idéologique sociétal par le biais de la propagande. Tous les formats médiatiques sont atteints, en ce y compris les jeux vidéo, les bandes dessinées et évidemment les plate-formes de streaming grassement subsidiées par vos abonnements, et notamment Disney qui pousse l’endoctrinement en diffusant un avertissement en préambule de ses films «culturellement datés» et Netflix qui dépeint le Christ en homosexuel et la Vierge Marie en femme de petite vertu. La liste est longue, de Charlie’s Angels, Ocean’s 8, au dernier Terminator et les derniers opuscules de la saga Star Wars; on parle d’une Zorro femme et d’une reprise de Fight Club en décolleté plongeant et hauts talons.
En 2018 Disney a subi une perte combinée de près de 480 millions de dollars. Sauf quelques rares exceptions, la majorité de ces navets qui ont été produits après l’affaire Weinstein dégoulinent de moraline à la sauce metoo, sont gratinés de diversité et marinés au gauchisme. Get Woke, Go Broke; Conscientisez-vous, faites faillite. En sus d’être trop caricaturales pour être crédibles, ces histoires fondées sur base d’une croisade sociétale sont d’avance vouées à l’échec, car l’appréciation d’une œuvre par un public blasé d’autant de morale cathodique se réfère plus à la symbolique que l’oeuvre véhicule, à l’inconscient que celle-ci séduit qu’aux admonestations récurrentes de la part de la caste artistique et intellectuelle consanguine. Même au bon vieux temps de la propagande marxiste-léniniste, les écrivains communistes des années 50 ont assimilé qu’ils devaient intégrer leur message sous forme subliminale plutôt que fondement ostentatoire de l’histoire. L’agent Ripley dans Alien, Mary Poppins ou même Maria dans la Mélodie du bonheur étaient bien plus crédibles, voire «sexy» que toutes ces rombières féministes qui prônent un communautarisme non binaire et obsédées par la toxicité dite intrinsèque du mâle blanc. Jeanne la pucelle est remplacée par Angelina lesbienne et polyamoureuse; autre époque, autres modèles.
Cette velléité de marginaliser les hommes par les féministes aveuglées par leur haine du mâle blanc catholique se traduit heureusement par une contre réaction y compris de femmes qui refusent de voir leurs «hommes» et leurs fils traités avec un mépris aussi évident, car la promotion irrationnelle d’une idéologie sociétale se heurte toujours au prosélytisme du réel. Ce réel tragique, sans fard ni maquillage où les héros morts au combat ont rarement respecté la parité de genre.
Pierre Mylestin