Lu sur Chrétiens dans la Cité :
"Fondé en 1638 par l’Oratoire de France, le prestigieux collège de Juilly (Seine-et-Marne) ferme ses portes. L’organisme de gestion (Ogec), incapable de rembourser une dette de 1,3 M €, a été liquidé par le tribunal de grande instance de Meaux, qui a précisé : « L’Ogec et l’Oratoire de France n’arrivent à s’entendre ni sur les orientations pédagogiques à privilégier pour attirer de nouveaux élèves ni sur la désignation d’un chef d’établissement capable de remobiliser l’équipe éducative ni sur les restructurations nécessaires ». L’établissement sous contrat accueillait 650 élèves, répartis entre une école maternelle et primaire, un collège et un lycée, en internat, demi-pension et externat."
Barbara
Quelle tristesse.
C.B.
Il y aura certainement des promoteurs pour racheter, sans trop débourser, les bâtiments historiques superbes, et mettre sur pied une superbe opération immobilière (maison du troisième âge de grand luxe pour fortunes étrangères ?)
AML
Pourtant, avec les tarifs pratiqués, on a du mal à comprendre pourquoi ce panier était percé. Peut-être faut-il chercher à qui cela profite-t-il ?
Cassianus
Beaucoup de collèges catholiques sont minés par la laïcisation de leur enseignement, à laquelle on a cru devoir consentir pour récupérer des inscriptions. Quand finalement arrive la faillite, l’institution était déjà une coquille vide. On allègue souvent la crise des vocations pour expliquer la décadence des maisons religieuses. Mais il faudrait se demander pourquoi la vie religieuse est devenue soudainement moins désirable. Parce qu’elle est maintenant moins confortable ou moins glorieuse que par le passé ? Ce serait avoir bien peu de connaissance du passé de l’Eglise. Et bien peu de connaissance des mécanismes de l’enthousiasme… Non, la véritable crise n’est pas celle de bonnes volontés, mais celle de l’idéal qui est offert à de potentiels héroïsmes. On ne sacrifie pas sa vie pour la propagation d’une religion qui pourrait être sans dommage remplacée par une autre. On ne sacrifie pas sa vie pour un salut que Dieu donnera de toute manière à tout le monde. Je peux avoir l’air de m’écarter du sujet. Mais la débâcle des institutions catholiques, dont la fermeture de ce collège n’est qu’un exemple de plus, ne doit pas seulement nous attrister : elle doit aussi nous faire chercher ses causes. Et il est tout à fait possible que sa cause principale (sinon unique) soit une erreur théologique, comme le soutient avec une vigoureuse argumentation la FSSPX et d’autres écoles traditionalistes.
Nicolas
On ne peut que déplorer la fermeture d’une école. Mais celle d’une école se voulant dans la mouvance et la succession du si désastreux père Lucien Laberthonnière, sorte de concentré dès le début du XXe siècle de toutes les pires dérives ultérieures de certains clercs, on s’en consolera peut-être plus facilement que de la fermeture d’autres écoles…
TDK1
@Cassianus
Je suis d’accord avec vous. Le Sb nous apprenait il y a qques jours qu’un bâtiment de l’armée était repris par la FSSPX pour faire un établissement technique. Tous les ans, ce sont entre 10 et 20 nouvelles écoles hors contrat crées dans leur immense majorité par des tradis. Je trouve pour ma part scandaleux que le clergé et les congrégations disposent de bâtiments splendides sur tout le territoire de France et les réalisent ou les donnent à n’importe qui plutôt que de les transmettre aux tradis pour que se perpétue leur destination originellement voulue par les donateurs. Ainsi, les séminaires tradis craquent de toutes part, les écoles tradis cherchent des locaux pour s’agrandir….
Quant aux vocations, comment voulez vous qu’un jeune comprenne l’appel de Dieu s’il ne sait pas l’identifier. On n’a jamais demandé aux écoles catholiques “d’embaucher” pour l’Eglise, mais de préparer les coeurs à recevoir éventuellement l’appel du Bon Dieu. C’est cela qu’elles ne font plus et dont elles ne veulent plus entendre parler, même!
ID
Avant de tomber aussi bas, ils auraient du avoir l’humilité de demander conseil aux écoles hors contrat. On ne “tombe” pas à -1,3 millions sans raisons. Bigre. Et en effet, il y avait de quoi se saigner aux 4 veines pour y scolariser ses enfants…
Exupéry
@Cassianus
Beau résumé de l’essentiel !
Nabulione
L’Ogec semble surtout capable de gérer la faillite de l’enseignement privé catholique…
C’est une véritable débandade. Tout cela avait été prédit et annoncé. Nous boirons le calice jusqu’à la lie !
chouan 12
@ Cassanius, j’aurai écrit la même chose. Et comme dirai un de mes amis prêtres à demi-ensoutanné, les religieuses se plaignent de ne pas avoir de vocations, mais si elle ne s’étaient pas “débâchées” elles en auraient. En effet comment se fait-il que certaines congrégations avec une règle très dure refusent des jeunes filles, comment se fait-il que l’Institut du Christ Roi soit obligé d’agrandir son grand séminaire etc etc mais ça ne viendrait pas à l’idée à la plupart de nos évêques d’aller voir pourquoi ça marche là et pas chez eux!!!
jpr
Voici un autre cas de fermeture… que les parents apprennent presque par hasard peu de jours avant la fin d’année :
http://rhone-alpes.france3.fr/info/l-institution-notre-dame-de-bon-accueil-ferme–74698992.html
Le plus étonnant est que – d’après le reportage TV – la direction diocésaine avait connaissance depuis longtemps de signaux au rouge. Qu’a-t-elle fait ?
Mais, au fait, la présence d’écoles catholiques intéresse-t-elle encore les évêques ? Et la transmission de la Foi aux jeunes générations dans un milieu favorable ?
Lecteur
Aucune inquiétude à avoir… Les écoles islamiques vont prendre la relève. Et là, il y aura de l’argent prit dans les poches du contribuable…
Pia d'Olce
Responsable d’Apel, je peux témoigner que nous avons de gros problèmes avec les administrateurs OGEC. Très souvent, ce sont de gentilles personnes (très) âgées, qui donnent de leur temps pour l’école dans laquelle elles ont parfois été scolarisées. Mais, être de bonne volonté ne suffit pas. Il faut savoir gérer. Sans compter les directeurs d’établissements qui refusent de présenter les comptes régulièrement. Ainsi, dans une école de mon diocèse, l’OGEC n’a appris qu’en fin d’année que les comptes étaient largement déficitaires, lors d’un CA. Seule solution envisageable pour eux, afin de cacher l’incompétence (en gestion) de leur directrice et leur absence de gestion, augmenter la contribution des familles. résultats de nombreuses familles refusent de réinscrire leurs enfants avec des tarifs qui doublent. Et voilà, comment on coule une école…..car ces enfants en moins, ce seront des contributions qui ne rentreront pas, un déficit qui ne se couvrira pas, des effectifs en baisse et donc des postes en moins !! Et une école de plus qui fermera, d’autant que l’école publique est juste en face, cela ne pénalisera ni les parents ni les enfants en termes de trajet….et vu l’état des bâtiments des écoles cathos, faut vraiment avoir des convictions pour les y inscrire, car peu d’écoles sont aux normes, et les meubles et matériels souvent anciens…alors que le public est souvent très attrayant de ce côté-là. Et comme notre présidente nationale s’oppose à ce que les APEL aident au financement de l’immobilier, nous n’avançons pas !!! Seules les apel départementales, régionales et nationale le font au travers du fond d’aide aux écoles, mais les sommes sont minimes, d’autant plus avec les normes d’accessibilités qui se profilent pour 2015…..
Clo
Je ne pleurerai pas Juilly : les seuls garçons que je connaisse qui y soient passés étaient des fils à papa à mentalité de sale type pour être polie… En revanche, je trouverai assez sain que les diocèses réfléchissent à la manière de mettre de tels bâtiments au service des écoles hors-contrat qui ont un vrai projet évangélique.
clovis
Qu’est-ce que ,l’OGEC, d’où lui vient son argent, de qui dépend-il, pourquoi un tribunal de grande instance se mêle-t-il des disputes entre OGEC et Oratoire de France, où sont les reponsables?
Olivier Saumur
Le dernier directeur religieux, il y a quelques année avait acheté, sur son initiative et sans en référer à personne une BMW (ou une Mercedes ?) Comme gros lot pour la kermesse…
Et on pourrait multiplier les exemples à l’envie, hélas.
L’Oratoire ayant, en gros, perdu la Foi, le bateau dérive progressivement depuis des années. Il a fini par s’échouer. Ce n’est pas une surprise pour les profs et les directeurs qui y sont passés (et sont repartis).
C’est un signal pour tous les OGEC : si les écoles chrétiennes perdent la Foi et donc la notion de leur vocation et privilégient le remplissage, elles se condamnent à plus ou moins longue échéance.