Lu sur Una Voce :
Le IIe dimanche après Pâques, dans la liturgie traditionnelle des Livres liturgiques de 1962, sera éclipsé cette année par la fête de saint Joseph artisan.
L’Église dans son rituel ajoute sans cesse des bénédictions pour les nouvelles découvertes de l’homme ; aussi n’a-t-elle jamais refusé de christianiser, en leur donnant une expression liturgique, les fêtes d’abord profanes qui rythment l’activité humaine. On peut penser par exemple aux Rogations que nous célébrons le 25 avril : dans l’antiquité, la Rome païenne faisait, ce même jour, une procession pour supplier les dieux de veiller sur les pousses printanières. L’Église a repris ce vieux rite à son compte, et invoque Dieu et les saints sur les champs en pleine montée de sève.
C’est dans cette perspective que le pape Pie XII a voulu faire une célébration liturgique de la Fête du travail. Une Fête du travail instaurée le 1ermai officiellement en France, le 12 avril 1941 par une loi qui faisait de ce jour une Fête du Travail de la Concorde sociale. Pie XII lui donna une dimension chrétienne en 1955. Il donnait ainsi un patron aux travailleurs et fit de ce 1er mai la fête de saint Joseph artisan (ce qui n’est pas, soit dit en passant, une dénomination liturgique).
Saint Joseph était vénéré jusque là comme Confesseur, un confesseur assez particulier, puisque c’est un saint de l’Ancien Testament (dont le culte ne date d’ailleurs que du XVIIesiècle), mais on peut considérer qu’il a par toute sa vie « confessé » la divinité de l’enfant qui lui était confié. En 1870 le pape Pie IX le proclama patron de l’Église universelle, mais comme le 19 mars, jour de sa Fête, tombait toujours en Carême, il institua une « solennité de saint Joseph » fixée d’abord au IIIe dimanche après Pâques, que la réforme de saint Pie X, dans un souci de revaloriser les dimanches des temps liturgiques, ramena au mercredi précédent, où les plus anciens d’entre nous l’ont encore connue jusqu’en 1955. […]