L'Association des maires de France (AMF) a soumis à la Place Beauvau la pratique «discrétionnaire» des préfets consistant à attribuer dans un fichier une couleur politique aux candidats aux municipales qui se déclarent pourtant «sans étiquette». En clair: les placer à gauche, à droite ou au centre, même s'ils refusent tout étiquetage et affirment ne se sentir proches d'aucun camp. Une classification arbitraire en somme, qui pourrait être source de conflits juridiques. D'autant que les candidatures «sans étiquette» se multiplient à mesure que grandit dans l'opinion une certaine méfiance vis-à-vis des partis.
La colère monte dans les associations départementales d'élus. Un maire sortant s'étonne qu'un préfet puisse désormais «attribuer d'office une sensibilité» selon «une grille qui ne correspond pas forcément aux idées du candidat tête de liste et encore moins de ses colistiers».