Les résultats de la dernière phase du scrutin dans le Nord du Liban donnent l’alliance dirigée par le fils du Premier ministre Rafic Hariri assassiné le 14 février victorieuse. La nouvelle Assemblée nationale disposera d’une majorité hostile à l’influence de Damas pour la première fois depuis la guerre civile de 1975-90.
La coalition de Saad Hariri, qui associe sunnites, chrétiens et Druzes, dispose de 72 sièges au Parlement sur 128, soit un succès en demi-teinte pour Hariri, qui s’était juré de remporter les deux tiers des sièges, nécessaires pour amender la Constitution. Il était allié à des figures du rassemblement de Kornet Chehwan et à l’ancienne milice chrétienne des Forces libanaises. Les quatre candidats de cette formation dissoute en 1994 ont été élus. Parmi eux figure Sethrida Geagea, l’épouse de l’ancien chef de guerre chrétien Samir Geagea emprisonné depuis 11 ans au ministère de la Défense, sans jugement.
Sans l’apport des 35 députés chiites (Amal et Hezbollah) ou des 21 députés du général Aoun, le bloc Hariri ne pourra pas démettre le chef de l’Etat, le général prosyrien Emile Lahoud. En outre, les vainqueurs devront se pencher sur des questions épineuses, comme celle du désarmement du Hezbollah, réclamé par la communauté internationale ou de la libération de Samir Geagea.