"Je suis terrifié par cette violence. Terrifié, mais pas étonné. Il y avait des signes avant-coureurs : (…) le rapport de juin 2004 du ministère de l’Education nationale sur les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans certains établissements scolaires (…). On y apprenait notamment que l’enseignement de l’histoire était accusé (…) de donner une vision judéo-chrétienne, déformée et partiale du monde. Les exemples abondent, du refus d’étudier l’édification des cathédrales ou d’entendre parler de l’existence de religions préislamiques, aux turbulences que provoque inévitablement l’évocation de la guerre d’Algérie ou du Moyen-Orient."
Si ces vandales "avaient la même couleur de peau que les émeutiers de Rostock (des ‘blancs’ qualifiés de ‘racistes’ s’en étaient pris aux émigrés venus de l’Est, NDLR), l’indignation morale prévaudrait partout. (…) Ce qui prévaut, c’est la compréhension, la dissolution du sentiment de l’injustifiable dans la recherche des causes. Dans l’hypothèse Rostock, politiques, intellectuels, journalistes, responsables d’associations, chercheurs en sciences sociales – tous crieraient comme un seul homme : «Le fascisme ne passera pas !» Mais comme ces lanceurs de boules et de cocktails Molotov sont des Français d’origine africaine ou nord-africaine, l’explication étouffe l’indignation ou la retourne contre le gouvernement et l’inhospitalité nationale."
"Au lieu d’être outragés par le scandale des écoles incendiées, on pontifie sur le désespoir des incendiaires." C’est-à-dire que "l’on convertit leurs appels à la haine en appels à l’aide et la vandalisation des établissements scolaires en demande d’éducation. (…) Les casseurs ne réclament pas plus d’écoles, plus de crèches, plus de gymnases, plus d’autobus : ils les brûlent."
"Aujourd’hui où le coeur de l’humanisme ne bat plus pour l’école, mais pour ses incendiaires, nul ne semble se souvenir qu’on ne va pas en classe pour être embauché mais pour être enseigné. Le premier objectif de l’instruction, c’est l’instruction. (…) De même que la République doit reprendre ses «territoires perdus», de même la langue française doit reconquérir le parler banlieue, ce sabir simpliste, hargneux, pathétiquement hostile à la beauté et à la nuance."
Quant à la lutte contre la discrimination, "il serait naïf de s’imaginer que ces mesures mettront fin au vandalisme." En effet, "la violence actuelle n’est pas une réaction à l’injustice de la République, mais un gigantesque pogrome antirépublicain. (…) On aurait dû décréter l’illégitimité de la haine et leur faire honte. (…) La victimisation et l’héroïsation sont une invitation à la récidive."
Autre cause, la repentance : "à vouloir apaiser la haine en disant que la France est en effet haïssable et en inscrivant ce dégoût de soi dans l’enseignement, on se dirige nécessairement vers le pire." Quant "au modèle républicain d’intégration", le philosophe affirme que "l’école républicaine est morte depuis longtemps. Sa conclusion est sans appel : on répond "au défi de l’intégration en hâtant la désintégration nationale."
Metanoia
Que ça fait du bien de lire ça ! On respire !
Jacques
Oui et le mrap porte plainte. Bah voyons … pour une fois que quelqu’un appelle un chat un chat !
Quand donc allons nous porter plainte contre le mrap ?