Les AFC réagissent à leur tour à la proposition de Bruno Le Maire :
"Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, a, la semaine dernière, avancé l'idée que les familles perçoivent des allocations familiales (AF) dès le premier enfant. Qui dit allocation, dit financement. Or, pour mettre en place ce système, le ministre envisageait dans le même temps une fiscalisation des Allocations familiales. Cette mesure serait-elle, in fine, au bénéfice de la famille, particulièrement des familles nombreuses ? Serait-elle de nature à lever les freins qui pèsent sur l'accueil d'un enfant supplémentaire, notamment le troisième ? Car il faut souligner que beaucoup de foyers hésitent à accueillir un troisième enfant pour des raisons financières, quand relever le défi du premier enfant est d'ordre culturel et éthique.
Interviewé hier par une journaliste, Jean-Marie Andrès, membre du bureau de la CNAFC, proposait trois éléments de réponse. D'une part, cette politique est une réponse très « parcellaire » au regard « d'un problème aussi grand et complexe que les déséquilibres français », préconisant davantage une réflexion globale et de fond en matière de politique familiale, plutôt que des réformes aux marges. D'autre part, une telle mesure, augmenterait « la marge des allocations des plus défavorisés en prélevant les plus favorisés » sans répondre au constat des 10 millions de Français se situant en-deçà du seuil de pauvreté et auxquels on ne parvient pas à donner un travail rémunéré. Enfin, il serait « contre-productif », poursuit-il, de donner une aide au premier enfant alors que c'est « le troisième enfant qui manque à la France » pour une croissance durable."