Minute, qui avait prévu la mise à l'écart de Bruno Gollnisch après celle de Jean-Marie Le Pen, montre que celle de Marie-Christine Arnautu, qui serait remplacée par Sophie Montel, répond à une stratégie :
"[…] De même, Florian Philippot voulait-il la tête de Marie-Christine Arnautu, qui avait eu le tort à ses yeux d’accompagner Jean-Marie Le Pen, l’an dernier, à la statue de Jeanne d’Arc, et s’il est moins avancé dans cette entreprise – Marie-Christine Arnautu est plus teigneuse que ne l’est Gollnisch – il ne lâchera pas non plus, car il en va ici de la promotion de sa protégée, Sophie Montel, la chef de file du FN en Bourgogne-Franche-Comté, qu’il veut voir le rejoindre au bureau exécutif du Front national dès lors que Marie-Christine Arnautu aura libéré une place. […]
En effet, et chacun a pu le constater dimanche lors du banquet organisé par le Front national à Paris, lorsque Sophie Montel a pris la parole […] Dans la droite ligne de ce qu’elle avait déclaré durant le séminaire du FN en février, mais publiquement cette fois, elle s’en est pris, sans la nommer, à la ligne défendue par Marion Maréchal–Le Pen, livrant un invraisemblable discours féministe qui n’aurait déparé dans aucune assemblée de gauche ou même d’extrême gauche […]
Derrière l’éviction programmée de Marie-Christine Arnautu, c’est Marion Maréchal-Le Pen qui est visée par Florian Philippot, qui n’ignore pas les liens personnels et politiques qui unissent les deux femmes – c’est sur la liste francilienne conduite par Arnautu que Marion Maréchal fut candidate pour la première fois aux élections régionales, en 2010 –, et Arnautu est le seul appui de l’élue du Vaucluse au sein du bureau exécutif du FN. D’où l’importance de la remplacer par Sophie Montel, tout acquise à la ligne républicaine de Philippot, et dont les collaborateurs au Parlement européen comme l’équipe en Bourgogne Franche-Comté sont fournis en mignons qu’elle se partage avec lui et avec les différents collectifs qui donnent au Rassemblement Bleu Marine une apparence d’existence. […]"