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Au travers de la question particulière de l’imprimerie, c’est la question plus générale de la technique qui selon vous aurai “tué” le message biblique de l’Evangile.

Ne perdons pas de vue, que l’Evangile a pu se diffuser, dans l’Empire romain, grâce aux voies de communication et aux langues universelles (pour l’époque) le grec puis le latin. Et il a fallut attendre le 15° pour que cette même évangile se propage au continent américain, grâce, en parti, à l’imprimerie naissante. Autrement dit, la technique n’est pas en soi un obstacle au message qu’elle permet de transmettre. C’est l’usage de la technique, pour la technique qui devient problématique : à savoir la technologie.

Nous nous servons bien d’outils nombreux et variés qui nous facilitent la vie, mais si nous nous soumettons à eux, la liberté nous échappe des mains (c’est-à-dire la technique) pour nous assujettir à de la technique pure. La technique, c’est l’œuvre de la main. Et vous avez raison de souligner le travail des copistes médiévaux. Cette capacité manuelle a été voulue par Dieu : Jésus n’a-t-il pas été charpentier dans l’atelier de Joseph ?

Mais, il faut savoir poser nos portable, nos ordinateurs et nos outils, comme le faisaient les moines copistes et Jésus lui-même, pour prier, méditer et surtout ne pas oublier de vivre. Il été peut-être plus facile pour les moines de poser leur plume ou leur pinceaux que pour nous qui sommes encombrés d’objets nombreux et variés. Notre mérite n’en est que plus grand… si nous y parvenons.

La laïcité, qui vous interroge, a effectivement à voir avec ce qui précède. Si l’on s’en remet à la technique pour assurer la satisfaction de tous nos besoins, y compris spirituels, alors évidement la laïcité devient une religion à laquelle il faut tout sacrifier. Et l’on ne retiendra de la parole du Christ que la première partie : “Rendez à César ce qui appartient à César…” en omettant la suite : “… et à Dieu ce qui appartient à Dieu”.

La question de la laïcité ne pourra être bien comprise et surmonté qu’à condition de s’interroger sur l’homme (en tant qu’homme et femme) lui-même, sa naissance, sa vie, sa mort et sa destinée après la mort : l’espérance chrétienne de la résurrection et de la vie éternelle. Or, ces questions restent entières aujourd’hui, ou, plus exactement, ont été perdues de vue. Les moines copistes du Moyen-Age avaient sans doute une plus grande acuité des enjeux anthropologiques que nous. Il n’est pas étonnant que notre modernité progressiste ait accouché, si j’ose dire, de tant de barbarie au cours du 20° siècle qui se poursuivent au 21°.

Le psalmiste hébreux interroge Dieu en ces termes :

“Ô Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée
par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l’adversaire, où l’ennemi se brise en sa révolte.
A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds :
les troupeaux de bœufs et de brebis, et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui va son chemin dans les eaux.

O Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre !”

Bonne méditation