… dans Présent de demain (extrait):
C’est une annonce grave. Un choc douloureux pour les défenseurs de la vie et pour tous ceux, catholiques ou pas, que la mise à mort d’un foetus jusqu’à 12 semaines dans le ventre de sa mère […] ne laisse pas indifférents. […]
[La] [v]oie référendaire [est] la moins indiquée pour un tel sujet. L’idée que "l’avortement est un droit des femmes" est si profondément ancrée qu’il faudra beaucoup de temps ne serait-ce que pour relancer le débat. En outre, une défaite à ce référendum aboutirait à la marginalisation définitive de la défense du droit de la vie.
Jean
S’il devait y avoir abrogation,il faudrait que cela se fasse par voie parlementaire car cela ne relève pas du président.
Ce qui veut dire gagner les éléctions legislatives,donc, en attendant la voie référendaire n’est peut etre pas si mauvaise.
mangouste
Franchement, là je ne comprends vraiment pas ce genre de déclarations. Il me semble contradictoire de vouloir relancer le débat sur l’avortement, de reconnaître que les esprits sont viciés, et de refuser l’idée d’un référendum qui permettrait justement de relancer le débat. Il y a des chances que l’avortement repasse ? Oui, sans doute. Mais la loi du silence sera brisée, les arguments auront été dis et entendus une première fois. Pour l’instant, quand vous dites que vous êtes contre l’avortement, les gens ouvrent des yeux ronds car ils ne savaient même pas que c’était possible. Et quand on prend le temps de leur parler, ils finissent par reconnaître que c’est au moins logique, compréhensible.
Alors, comprenons cette idée comme une première étape, excellent moyen de sortir le débat sur la vie du silence, de sa position de tabou. Cela risque d’enterrrer le débat, nous dit on…pourquoi, il fait la une de la presse et des débats politiques pour l’instant ?
Non, vraiment, je ne comprends pas. Il faut utiliser TOUS les vecteurs possibles, les considérer comme complémentaires. Je me souviens, il y a une dizaine d’année d’un groupe de jeunes qui avait vocation à enseigner sur la défense de la vie. Ils critiquaient avec véhémence les “commandos anti IVG”. Je leur expliquais que les actions étaient complémentaires, que les uns rompaient le silence en faisant du bruit dans la presse, pendant que les autres travaillaient les esprits, humblement. Pourquoi s’affronter alors que le but est commun ? Seules les méthodes diffèrent.
Croyez vous que nos ennemis utilisent toujours les mêmes vecteurs pour nous imposer leur culture de mort ? Au contraires, chaque association, chaque mouvement politique, s’ils poursuivent la même idée, utilise un vecteur différent. C’est de la pédgogie, de la finesse, de l’intelligence. Et ça marche, hélas. Alors, pourquoi devons nous toujours nous déchirer et être trop stupides pour lutter ensemble pour un but commun, mais avec des armes et des angles d’attaque différents ?
Ensuite, si le FN propose un référendum, je ne vois pas pourquoi ça signifie qu’il se ralliera à l’idée du peuple et la jugera bonne. Il peut obéir au peuple car c’est le jeu de la démocratie, et continuer à lutter pour ses idées. C’est aussi ce que font nos adversaires, et … ça marche !
Enfin, si même la presse catholique et nationale jette le discrédit sur le parti qui a le plus de chance de faire évoluer le système, tant sur la question de la vie, que sur tout le reste, alors on est mal barré, et on n’est pas prêts de revenir sur l’avortement. Quand les électeurs cathos seront partis chez Villiers qui fera alors 7% ou auront voté blanc, et donc que le FN perdra ses chances d’être au second tour et sera discrédité, alors on aura surement fait évoluer les choses ! Si le Fn est au second tour, ce sera un nouveau séisme. Et s’il est au second tour avec inscrit dans son programme la défense de la vie et de la famille, ce sera un immense progrés ! Si en revanche il n’est pas au second tour, tous nos combats seront alors à nouveau relégués (et pour combien de temps ?) aux oubliettes.
On ne fera pas changer les choses qu’avec les cathos tradis (les autres cathos sont-ils tous contre l’avortement … ?), et on ne les fera pas changer d’un coup. Mettons nous cela bien ancré dans le crâne, le combat sera long, nous procéderons par étapes, en utilisant les charismes de chacun. C’est le seul moyen d’obtenir la victoire. Alors halte aux crispations inutiles, irréalistes, et improductives !
Ou bien on peut attendre tranquillement la Parousie qui viendra mettre fin aux délires des hommes. Mais moi j’ai des enfants, et je veux pouvoir leur dire que je n’ai pas dépensé mon energie à me battre avec ceux qui auraient pu être mes alliés dans le combat commun.
PHR
Au coeur de ce sujet, il y a le rapport entre la loi morale qui fait vivre l’humanité et la loi “sociale”. Encore que cette distinction pour un chrétien ne saurait exister, pas plus que pour un juif : la loi de Dieu est la loi de l’Homme!
Il se trouve que Benoït XVI vient de délivrer un discours brillamment synthétique et plein d’acuité sur cette question, au Congrés des juristes catholiques italiens.
Que dit-il en substance ; le concept de laîcité a évolué au cours du temps jusqu’à devenir aujourd’hui synonyme d’opposition à la publicité ‘caractère de ce qui est public) de la foi.
Or, dit Benoît XVI, c’est le rôle de l’Eglise de rappeler que la loi publique ne peut se séparer de la loi morale.
(Laquelle est la condition du vrai bonheur et non une contrainte – aussi difficile et coûteuse que son application dans nos vies puisse nous paraître au début ou lors de choix de vie importants).
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2006/december/documents/hf_ben_xvi_spe_20061209_giuristi-cattolici_it.html
Olivier
J’apprécie beaucoup la charmante Caroline Parmentier, qui n’a jamais manqué de courage à Présent.
Pourtant je ne vois pas pourquoi il faudrait parler de “choc douloureux” après l’annonce d’un référendum dans 5 ans sur la loi infanticide Veil.
L’annonce d’un référendum sur ce sujet est déjà en soi une remise en cause de la loi Veil! Cela veut dire que l’on met en doute cette loi et que l’on envisage de l’abroger, après consultation populaire.
C’est une attaque contre les “défenseurs de la Vie” que de remettre en cause la loi Veil? Franchement, je pense bien plutôt le contraire.
Oui, il faudra du temps pour relancer le débat; c’est justement la raison pour laquelle le FN a proposé d’attendre la fin de sa mandature pour ce référendum, après avoir eu le temps de débarrasser les epsrits des calamiteuses idéologies mortifères qu’on assène aux Français depuis 30 ans de façon totalitaire dans ce pays.
Et ce n’est pas pour autant qu’il faudra changer les choses de façon totalitaire nous même: s’en remettre au peuple au bout de 5 ans me parait sain et juste.
En outre, une potentielle défaite à ce référendum (vous partez battue chère Caroline? ce serait bien la première fois!) ne signifierait en rien une “marginalisation définitive” des défenseurs de la vie, puisqu’au contraire c’est aujourd’hui qu’ils (nous!) sont marginalisés! un échec signifierait au pire le status quo ante, mais aurait déjà eu le mérite de faire s’exprimer les défenseurs de la vie et de les sortir justement de la marginalisation qui sévit depuis 20 ans contre eux.
Comptez-vous donc aux Rosaires pour la Vie et vous comprendrez mieux où on est arrivé aujourd’hui…
Allez Caroline, la Vie est un combat; la survie de nos enfants en fait partie intégrante et même majeure. Développer l’adoption prénatale, comme le propose le Front, est une excellente chose; et elle permettra de progresser pour, dans quelques années supprimer la loi Veil. Et sinon, le combat continuerait de plus belle.
Car “le découragement est l’allié de l’ennemi”, comme dirait notre chère chanteuse Brixia.
pgannat
Le référendum est un risque, certes. Mais la situation actuelle est une certitude annuelle de mort pour 250 000 enfants conçus (expression préférable au mot foetus qui minore la nature humaine complète de l’être humain à naître).
Si une politique de la vie est réellement mise en place préalablement au référendum comme alternative à la culture de mort, et que cela fait déjà diminuer le nombre d’avortements, n’y a t il déjà pas moindre mal ?
Si cela crée une inversion de tendance, ne serait ce déjà pas un immense progrès.
La question qui se pose, et à laquelle ne répond pas Caroline Parmentier : quelle est la stratégie politique, quelle est la pédagogie populaire alternative à un vote du peuple, à une adhésion retrouvée du peuple français pour la Vie ?
Peut-on raisonnablement imaginer qu’une majorité de députés (élus par qui, et sur quel programme concernant l’avortement ?)déferont par l’abrogation de la loi Veil une pratique acceptée avec fatalisme et habitude ? Cela revient à agir comme les partisans de la Constitution européenne qui après l’échec du referendum regrettaient que ce ne soient pas qq centaines de députés qui aient eu à décider contre l’avis du peuple français.
En cette matière qui touche à l’intimité des corps et des âmes, et qui met les femmes en première ligne de l’abandon par la société, pourquoi faire grief à JM Le Pen de cette annonce claire et opposée à l’avortement ?
Pourquoi ne pas pointer plutôt en direction des catholiques de France, de l’Eglise de France, de son clergé, de son épiscopat ? Pourquoi demander à un homme politique et à un parti, même s’il s’agit du FN, de se faire directeur de conscience, et de remplacer le Magistère naturel qui revient à l’Eglise ?
Pour la première fois depuis 1975, on nous annonce un plan de bataille politique contre la loi Veil, et des journalistes, des personnalités sans compétences particulières sur le sujet nous expliquent que c’est autrement qu’il faudrait procéder.
Mais alors qu’ils nous disent comment eux s’adresseraient au peuple de France, comment eux rendraient espoir et apporteraient une aide aux femmes françaises poussées actuellement par la loi et la société vers la suppression de la vie qu’elles portent.
S’ils ont une solution, une voie, qui soient autres, nous les attendons. Mais sans cela, leurs critiques sont des paroles d’impuissance satisfaite. Celle d’une droite catholique repliée sur la déploration, qui n’a pas ou plus le courage de combattre sur le terrain du réel. St Lous n’écrivait pas sur la vérité comme volonté et représentation : il agissait et combattait. C’est que nous attendons de nos hommes politiques : le peuple français a besoin de la charité des actes.