Suite à son récent courrier aux habitants, Dom Pateau, supérieur de l'abbaye de Fontgombault, déclare à la Nouvelle République :
"Beaucoup de gens ne comprennent pas très bien pourquoi il y a ce jugement du tribunal. Je me suis dit que c'était une bonne chose de donner les éléments. Et ça porte déjà du fruit, des rapprochements s'opèrent. Des contacts se sont noués et pas uniquement de gens qui habitent Fontgombault.
Et avec les Indignés ?
Oui et les échanges ont été très constructifs. Je ne peux en dire plus car il y a une certaine réserve à avoir pour ceux avec qui ont eu des contacts. Mais c'est très encourageant. […]
Quelle est votre position sur la décision du tribunal ?
Elle nie complètement la liberté personnelle. La reprise de l'abbaye de Wisques a été assumée collectivement par (les moines de) Fontgombault. Pour l'accomplir, j'ai choisi des moines. Mais le Pas-de-Calais, ce n'est pas le Berry, le monastère de Wisques n'est pas celui de Fontgombault, donc l'Église laisse le temps aux moines de choisir s'ils restent ou non. Dire qu'après deux mois et demi, ils sont installés à Wisques, au plan civil, ça ne me paraît pas très cohérent, au plan de l'Église, ça ne l'est pas du tout. C'est le moine qui choisit et il doit attendre, au minimum, un délai d'un an.
Ces règles sont-elles compatibles avec le code électoral ?
Sur le plan électoral, je suis persuadé que le jugement est inique. On n'est pas dans le cadre d'un changement de résidence. Ces gens sont encore des moines de Fontgombault qui se trouvent en déplacement.
Pourtant, un communiqué publié sur le site de l'abbaye de Wisques parlait de visites régulières de moines de Fontgombault en vue de leur « arrivée définitive »…
Il s'agit de l'installation définitive du monastère. Dans les équipes que j'ai envoyées à l'époque, tous n'ont pas été désignés pour faire partie du groupe qui est parti à Wisques. […]
Vous avez soutenu la délibération prise contre le mariage pour tous. Avec du recul, considérez-vous qu'il était judicieux de procéder ainsi ?
On peut se poser la question de savoir si c'était judicieux, si c'était prudent. Mais, sur le fond, cette délibération a été prise à la suite du jugement du Conseil constitutionnel qui refusait aux maires et à ses adjoints la possibilité d'user de l'objection de conscience : je persiste à penser que ce n'est pas admissible."