Dans deux courriers adressés au pape François, plusieurs hauts responsables de l’Ordre de Malte et treize des quarante-huit associations nationales qui lui sont affiliées, dénoncent les réformes en cours voulues par Rome, et pointent du doigt le rôle joué par le délégué spécial du Saint-Père auprès de l’Ordre, le cardinal Silvano Tomasi.
Et pour cause, en remettant les chevaliers profès au cœur de la gouvernance de l’Ordre, au prétexte de retrouver l’identité religieuse de l’Ordre, la réforme pilotée par le cardinal Tomasi au nom du souverain pontife, si elle était promulguée, diminuerait l’influence des chevaliers allemands, une influence aussi prépondérante que discrète, depuis une vingtaine d’années déjà.
De son côté, l’aile allemande défend un autre projet de réforme visant à marginaliser le rôle des profès dans le gouvernement de l’Ordre, au profit d’une méthode de représentation fondée sur la base du budget alloué aux associations : en résumé, plus une association nationale est riche, plus son pouvoir serait grand. Or, l’association allemande est – de loin – la mieux pourvue en ce domaine.
Addendum: Un bon connaisseur du dossier nous fait remarquer que les associations signataires sont loin d’être majoritaires en termes de membres car, sur le chiffre cité par la lettre de 13400 membres de l’ordre de Malter au niveau mondial, les associations signataires n’en représentent que 3100 et on ne sait pas encore si, dans tous les cas, le fait de signer a été une décision collective formelle ou une initiative des seuls présidents.