De retour d’un déplacement en Irak et au Kurdistan, François Fillon déclare à Famille chrétienne :
"[…] Mon témoignage et mon engagement visent à tirer la sonnette d’alarme car nous sommes en alerte rouge pour les chrétiens d’Irak, mais aussi pour l’équilibre de toute la région. […]
Cette minorité apparaît à tort comme n’étant pas chez elle. On se dit que si les chrétiens ne peuvent plus vivre en Orient, ils reviendront en Europe… Mais ils ne sont pas européens ! Ils sont chrétiens d’Orient depuis 2000 ans ! Aujourd’hui, notre passivité risque de favoriser un affrontement entre des pays musulmans revendiquant chacun une communauté. D’un côté les chiites, de l’autre les sunnites… Si on abandonne les chrétiens d’Irak, tout le Moyen-Orient va s’embraser !
Le déplacement de François Hollande le 12 septembre en Irak est-il utile à vos yeux ?
Le fait d’aller en Irak oblige le Président à s’engager. Au delà de la fourniture d’armes aux kurdes, je soutiens la participation directe des forces françaises au combat. Il faut aller plus loin que de fournir des armes au Kurdistan. Les Kurdes ne vaincront pas seuls. Ils réclament notamment un soutien aérien et de renseignements.
Vous soutenez un engagement direct de la France ?
La première urgence est d’apporter aux populations un soutien humanitaire. Et aussi un soutien militaire puissant. J’étais contre un engagement de la France en Irak en 2003. On pouvait critiquer Saddam Hussein à l’époque mais il n’avait pas d’armes de destruction massive… Aujourd’hui, Da’ech est une arme de destruction massive en Irak ! […]"
Concernant les Français partis faire le Djihad :
"La première chose à faire, c’est d’aller les combattre sur place. Sur ce point-là, nous ne devons pas avoir d’état d’âme. Ensuite, la France doit renforcer sa législation. Bernard Cazeneuve doit présenter la semaine prochaine à l’Assemblée nationale un texte pour criminaliser le fait d’avoir l’intention de rejoindre cette guerre. Il suggère aussi de retirer les passeports de ces djihadistes français et, dans un certain nombre de cas, de demander la déchéance de leur nationalité. […]"