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François-Xavier Bellamy : “L’adhésion au christianisme n’est pas une affaire de valeurs, c’est une affaire de vérité”

François-Xavier Bellamy : “L’adhésion au christianisme n’est pas une affaire de valeurs, c’est une affaire de vérité”

Exhumer les propos tenus antérieurement est un jeu traditionnel pour les journalistes. Avec la désignation de François-Xavier Bellamy, ils vont s’en donner à cœur joie pour notre plus grand bonheur. Loin de nous l’idée de faire un amalgame entre LR et les propos philosophiques de ce dernier. Mais il n’est pas désagréable de relire certains de ces prises de parole devant des catholiques. Merci donc à Libération pour ce travail très enrichissant:

Ce 12 octobre 2014, il tient une conférence intitulée « Faut-il défendre ses convictions ?» à l’église Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy dans le 16e arrondissement de Paris.

Il commence cette conférence par raconter deux anecdotes, dans lesquelles deux personnes vont affirmer qu’il n’y a pas de vérité. La première est Alain Duhamel face à Eric Zemmour sur RTL; la deuxième: le directeur de Sciences Po Aix-en-Provence face au Père Rougé, aumônier des parlementaires français de 2004 à 2012. François-Xavier Bellamy voit dans ce refus de l’existence de la vérité le «problème fondamental de la société contemporaine : l’idée selon laquelle il n’y a pas une vérité, une vérité qui nous appartiendrait de chercher ensemble, mais une pluralité de familles de pensées, de convictions, qui s’opposent et qui se rencontrent.»

Pour le philosophe normalien va alors avertir ses coreligionnaires, qu’il ne faudrait pas céder à cette logique selon laquelle il y a plusieurs vérités, à défendre et que les chrétiens deviennent «une force de conviction parmi d’autres, qu’ils soient une famille de pensée parmi d’autres». Il fait alors la distinction entre les valeurs et la vérité: «les valeurs sont relatives, contrairement à la vérité». De cette différence, il explique que le christianisme (et aussi le mariage) ne sont pas une valeur, qui serait donc variable, mais qu’ils revêtent un universalisme, qui tient donc de la vérité, selon Bellamy.

L’adjoint au maire de Versailles en arrive donc au passage qui nous intéresse. Il continue de faire la distinction entre valeur et vérité et dit ceci:

«Nous ne sommes pas une famille de pensée parmi d’autres. Nous ne sommes pas un lobby, nous ne sommes pas un lobby comme les autres. Nous ne défendons pas le christianisme parce qu’il s’agit de nos valeurs et que nous tenons à nos valeurs, non. Il n’y a qu’une seule bonne raison d’adhérer au christianisme, une et une seule. Il n’y a qu’une seule bonne raison de croire au Christ, et cette seule raison, c’est la certitude que le christianisme dit la vérité. Le christianisme dit la vérité, et c’est la seule raison que nous avons de croire au Christ.Aucune autre raison ne peut compter. Ça n’est pas une question de sensibilité, ça n’est pas une question d’attachement personnel, ça n’est pas une question de valeur précisément. Bien sûr ensuite la parole du Christ entre dans notre vie et parce qu’elle entre dans notre vie elle la transforme, elle la bouleverse, elle nous transforme, et elle nous pousse à transformer le monde autour de nous. Et lorsqu’elle rentre dans notre histoire, la parole du Christ marque notre propre vie et alors elle rentre aussi dans notre sensibilité, elle rentre aussi dans nos émotions, dans nos sentiments, dans nos affections. Et alors elle prend une immense valeur pour nous. Mais ce n’est pas d’abord la raison que nous avons de croire au Christ. L’adhésion au christianisme n’est pas une affaire de valeurs, c’est une affaire de vérité

À la lecture de ce passage, on comprend donc que François-Xavier Bellamy, fervent catholique, revendique le fait que le «christianisme dit la vérité», dans le sens, où il le considère comme universel et non pas variable, comme une valeur ou une conviction. Il finit d’ailleurs son intervention en distinguant les Chrétiens des autres citoyens: «Nous ne sommes pas là pour défendre nos convictions. Laissons cela aux autres, laissons cela à ceux qui ne défendent que leurs intérêts, laissons cela à Jean-Pierre Michel, à Christiane Taubira, à Vincent Peillon. Laissons-les défendre leurs convictions. Nous servons le bien de l’homme, nous servons le bien de tout homme, et aucun autre but n’est suffisamment grand pour nous.»

 

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1 commentaire

  1. Merci
    Excellent texte très juste sur le plan philosophique et théologique, thomistes
    A vrai dire je pense que la moitié du clergé français (surtout âgé) n’y adhère pas tant le relativisme a pénétré l’Eglise

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